Changement climatique : Vague de chaleur en Méditerranée
Avec le changement climatique, une probabilité multipliée par 100 !
Un réseau mondial de scientifiques évaluant le lien entre événements météorologiques extrêmes et dérèglement climatique a publié vendredi une analyse de la vague de chaleur qui a frappé l’Espagne, le Portugal, le Maroc et l’Algérie fin avril. A leurs yeux, ce phénomène extrême «aurait été quasi impossible sans le changement climatique».
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Le pourtour méditerranéen suffoque. Fin avril, une vague de chaleur intense a frappé de plein fouet la péninsule ibérique et l’Afrique du Nord, avec des températures dignes d’un mois de juillet, dépassant parfois de 20 degrés les normales de saison. 41,3 °C à Marrakech, au Maroc, 36,9 °C au Portugal, ou encore 38,8 °C à Cordoue en Espagne… plusieurs records de chaleur ont été battus de plus de six degrés.
Pour mieux comprendre le phénomène, d’éminents scientifiques basés au Maroc, en France, aux Pays-Bas, aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, regroupés au sein du consortium World Weather Attribution (WWA), ont planché durant une semaine. Publiées vendredi, les conclusions de leur analyse à la méthode bien rodée sont sans appel : ce phénomène extrême «aurait été quasi impossible sans le changement climatique». Ce dernier, lié aux activités humaines, a, d’après eux, multiplié par 100 au moins la probabilité de survenue de cette vague de chaleur, avec des températures jusqu’à 3,5 °C plus élevées qu’elles ne l’auraient été en l’absence de réchauffement. Cet épisode a été «tellement extrême» qu’il reste «rare dans le contexte climatique actuel», souligne cette étude qui n’a pas encore été soumise à une revue scientifique et sera complétée avec de nouvelles données. Rapporte Liberation.