La chute du dinar algérien sur le marché noir : une menace croissante pour l’économie
L’érosion persistante de la valeur du dinar algérien par rapport aux principales devises étrangères sur le marché noir suscite des inquiétudes quant à ses répercussions sur l’économie nationale.
Au Square-Port d’Alger, l’euro a franchi la barre des 240 dinars algériens depuis près d’un mois, bien au-dessus du taux officiel établi par la Banque d’Algérie à 144,81 dinars pour un euro.
Cette plongée du dinar sur le marché noir témoigne d’un écart grandissant entre les cours officiels et informels, alimentant ainsi les préoccupations des économistes quant à son impact sur le pouvoir d’achat des Algériens et sur l’économie du pays. En effet, selon la Banque mondiale, cette double cotation perturbe les circuits économiques, favorise l’inflation, entrave la croissance économique et décourage les investissements étrangers.
Parallèlement, cette dépréciation du dinar risque d’exacerber l’inflation en augmentant les prix des marchandises importées ainsi que des services comme les soins médicaux à l’étranger. Les étudiants algériens poursuivant leurs études à l’étranger et les touristes seront également durement touchés par la hausse des coûts liés à l’euro et au dollar sur le marché noir des devises.
Alors que cette situation représente une opportunité pour les touristes étrangers et les Algériens de l’étranger souhaitant acquérir des biens en Algérie, elle accentue également la fuite des capitaux et compromet les efforts visant à contrôler le marché des devises, notamment avec l’ouverture prochaine des bureaux de change.
Cependant, avec un écart aussi important entre les cours officiels et parallèles, les Algériens préfèrent continuer à se tourner vers les places de change informelles, ce qui prive le pays des transferts financiers de sa diaspora. Malgré les montants significatifs transférés par les Algériens expatriés, ces flux financiers restent largement informels et échappent souvent aux statistiques officielles.
Dans ce contexte, l’Algérie se retrouve confrontée à un défi économique majeur, exigeant des mesures efficaces pour stabiliser le dinar sur le marché noir des devises et restaurer la confiance des investisseurs nationaux et étrangers.