Cinéma: offensant pour les Palestiniens... le film Amira retiré par la Jordanie de la course aux Oscars
Accusé d'insulter les prisonniers détenus par Israël, ainsi que leurs familles, le long métrage du réalisateur égyptien Mohamed Diab a suscité de nombreuses critiques en Palestine.
D'un drame familial à une polémique géopolitique. Le réalisateur égyptien Mohamed Diab (Les Femmes du bus 678) ne s'attendait certainement pas que son dernier film, Amira, ne lui vaille un tel torrent de haine. Un temps porté par la Jordanie pour la course aux Oscars 2022, le long métrage n'ira finalement pas à la compétition, en raison d'un scénario qui «sert l'occupation israélienne» en «se moquant des prisonniers», d'après les critiques palestiniennes qui ont abondé sur les réseaux sociaux. En plus de cesser d'être diffusé dans le pays. Une douche froide pour le cinéaste Mohamed Diab qui, après avoir montré Amira dans divers festivals - en Italie, en Tunisie, en Égypte et ailleurs - menait depuis un mois campagne avec la Jordanie, où le film a été tourné, pour qu'il représente le royaume aux Oscars.
Premier sujet de friction, le film aborde un sujet pénible, celui de la vie de famille des détenus palestiniens emprisonnés par Israël. Un thème sensible subverti par un scénario osé : celui de l'histoire d'Amira, une Palestinienne de 17 ans née d'une insémination du sperme de son père emprisonné par Israël ; un moyen de contourner les barreaux auquel des dizaines de Palestiniennes ont recouru depuis des années. La jeune femme découvre néanmoins, adulte, que le sperme utilisé pour sa conception n'était en réalité pas celui de son père palestinien, mais celui d'un geôlier israélien, incarnation de l'occupation de l'État hébreu.