Climat : En cinq ans, le nombre de contentieux liés au climat a plus que doublé
2.180 affaires ont été répertoriées en 2022, contre 884 en 2017, selon un rapport publié par l'ONU et des chercheurs de l'université américaine de Columbia.
Les litiges climatiques progressent mondialement. Le nombre d'affaires judiciaires liées au climat dans le monde a plus que doublé en cinq ans, passant de 884 en 2017 à 2.180 fin 2022, selon le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) et le Sabin Center for Climate Change Law de l'université de Columbia qui répertorie les données.
« Alors que la plupart des cas ont été intentés aux Etats-Unis, les litiges climatiques prennent racine dans le monde entier, avec environ 17 % des cas répertoriés dans les pays en développement, y compris les petits Etats insulaires en développement », indique l'ONU Environnement.
L'inaction en ligne de mire
Globalement, de plus en plus de citoyens se tournent vers la justice pour dénoncer l'inaction des gouvernements en matière climatique ou les politiques polluantes de grandes entreprises. Des juridictions internationales, régionales ou même locales sont saisies.
L'objectif de ceux qui intentent ces procès est de « lutter contre la crise climatique, en tenant les gouvernements et le secteur privé responsables et en faisant des litiges un mécanisme clé pour garantir l'action climatique et promouvoir la justice climatique », d'après la directrice du PNUE, Inger Andersen.
Selon leur bilan, l'augmentation des contentieux climatiques permet « une meilleure protection des groupes les plus vulnérables ». L'ONU évoque notamment 34 cas portés devant la justice par et au nom d'enfants et de jeunes de moins de 25 ans.
Un été sous la chaleur
Ce rapport est publié en plein été 2023, qui fait face à des températures exceptionnellement élevées : juin fut le mois de juin le plus chaud jamais mesuré, et juillet le sera sans doute aussi . « Il y a un écart croissant et inquiétant entre le niveau de réduction des gaz à effet de serre que le monde doit atteindre pour atteindre ses objectifs de température et les mesures que les gouvernements prennent réellement pour les réduire », a affirmé Michael Gerrard, directeur du Sabin Center for Climate Change Law, selon lesechos.
Pour les prochaines années, le rapport de l'ONU anticipe de possibles augmentations du nombre de contentieux portant sur les migrations climatiques ou encore sur la responsabilité à la suite d'événements météorologique extrêmes.