Climat : Pourquoi l’été 2024 commence le 20 juin plutôt que le 21 ?
La chaleur dilate les corps. C'est pourquoi les jours sont plus longs en été qu'en hiver…
En 2024, l’été commence officiellement le 20 juin, qui est le jour le plus long. Mais il existe d’autres définitions. On vous explique ici pourquoi ?
En fait, la météo ne le reflète pas forcément, mais l’été est officiellement arrivé jeudi 20 juin : c’est le solstice, le jour où le soleil se couche le plus tard. Il se produit généralement autour du 21 juin, mais des variations peuvent survenir d’une année à l’autre. Ce point de départ de la saison est défini par les astronomes. Les météorologues font commencer l’été au 1er juin. Et les définitions sont encore bien différentes selon les endroits où l’on se trouve sur la planète. C’est le début de la saison humide sous les tropiques, et du jour polaire aux pôles. En fin de compte, pas si simple de définir une saison. Faisons le tour de la question avec quatre idées reçues.
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C’est même exactement l’inverse : sous nos latitudes, c’est en été que la Terre se trouve le plus loin du Soleil. Si les saisons dépendent bien (en partie) de la position qu’occupe la Terre par rapport au Soleil, ces variations de distance n’ont qu’un impact de température très relatif.
En réalité, ce qui compte, c’est l’inclinaison des rayons du soleil, ou plus précisément l’axe de rotation de la Terre par rapport au Soleil : en été, la planète est orientée de telle sorte que tout endroit de France métropolitaine reçoit (potentiellement) le plus de chaleur.
La météo reste maussade
Cette année, même si la météo reste maussade, l’été commence ce jeudi. Une première depuis quatre ans. La date des solstices, début de la saison estivale, varie en effet entre le 19 et le 22 juin, du fait des années bissextiles et des ajustements liés au calendrier grégorien.
Jamais l’été n’avait commencé aussi tôt depuis… 1796. Il débute cette année le 20 juin au lieu du 21 comme cela avait été le cas ces dernières années. Un décalage qui tient au fait que le calendrier des saisons est calé sur les solstices (pour l’été et l’hiver) et sur les équinoxes (pour le printemps et l’automne), basés sur la position de la Terre par rapport au Soleil. Or, notre calendrier grégorien ne correspond pas exactement au cycle de rotation de la Terre,...
Le 20 juin 2024 est le jour le plus long de l'année et celui où le Soleil se situe au plus loin de l'équateur.
Ce 20 juin 2024 marque le début de la saison estivale ainsi que le solstice d'été. C'est-à-dire le moment où la longitude du Soleil, dans l'hémisphère nord, est à 90°. Autrement dit, à l'instant où le Soleil se situe au plus loin de l'équateur. Ce qui se produira très exactement à 22h51min et 1,1s (heure française) ce soir.
S'il semble habituel de voir l'été poindre son nez plutôt le jour d'après, le 21 juin, ce n'est pas tout à fait une règle et cette date est en fait variable : au 20ème siècle, le solstice d'été est tombé à 36 reprises le 22 juin et à 64 le 21 juin ; au 21e siècle, il tombera à 47 reprises le 20 juin et en 2488, ce sera même le 19 juin !
Une orbite terrestre de plus de 365 jours
C'est l'Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides (IMCCE), à Paris, qui est chargé de calculer très précisément les dates des changements des saisons. Elles ne tombent pas toujours le même jour car la Terre accomplit sa révolution autour du Soleil en un peu plus de temps que les 365 jours de notre calendrier. 365,242199 jours exactement.
Ce n'est pas beaucoup plus mais cumulé au fil des années, sur de nombreux siècles, ce décalage, s'il n'était pas corrigé, engendrerait de gros problèmes de calendrier avec des aberrations importantes dont notamment des saisons complètement décalées.
Pour compenser ce décalage, les astronomes ont rajouté, dans le calendrier, un jour intercalaire tous les quatre ans : le 29 février, les années bissextiles. Une initiative que l'on doit à Jules César sur les conseils de l'astronome grec Sosigène d'Alexandrie. C’est en 46 avant J.-C. que l'Imperator introduit ce jour intercalaire et le nouveau calendrier allant avec, baptisé calendrier Julien.
Un léger décalage de trois jours tous les 10.000 ans
Malgré cette correction, un décalage existait encore entre les années civiles qui duraient en moyenne 365,25 jours donc et l'année tropique moyenne (qui correspond au temps que met le barycentre Terre-Lune pour faire une révolution autour du Soleil dans un repère tournant lié à la ligne des équinoxes) qui est de 365,242199 jours. Ce décalage est à peu près de trois jours tous les 400 ans.
Pour mieux coller à la réalité solaire, il faut donc supprimer trois années bissextiles tous les quatre siècles. C’est ce que fait le calendrier Grégorien, adopté sous l’impulsion du pape Grégoire XIII en 1582, qui fixa le 29 février comme jour intercalaire tous les quatre ans à l’exception des années séculaires non divisibles par 400 : 1800 et 1900 ne sont pas bissextiles, 1600, 2000 et 2400 l’ont été ou le seront. 2100, 2200 et 2300 non.
Malgré cette correction qui fait presque "coller" calendrier civil et calendrier astronomique, il demeure tout de même un léger décalage de trois jours tous les 10.000 ans, rappelle l’Institut de Mécanique céleste et de calcul des éphémérides. Pour connaitre les dates des équinoxes et solstices passées et futures, vous pouvez consulter les calendriers de l’IMCCE qui couvre une période de 1583 à... 2999 !
Les dates des saisons astronomiques sont les plus anciennes : véritable héritage culturel, ce sont elles qui définissent le calendrier, et non l’inverse. Une année solaire est définie comme un intervalle de temps qui suit le rythme des saisons, rythme lui-même lié à l’inclinaison de l’axe de la Terre. Ce qui explique cette autre particularité : sous les tropiques, on ne parle que de deux saisons, la saison des pluies et la saison sèche. Aux pôles, on parle plutôt de jour et de nuit polaires.