Comment survivre à l’enfer du réveillon du Nouvel An ?
Les gens raisonnables décident de ne pas sortir de chez eux et de regarder un film bien sinistre de Bergman.
Les joies de Noël sont passées. Il s’agit, en principe, d’une fête familiale. Le terme «fête» est assez relatif. Tout le monde n’est pas le bienvenu. Il y a les beaux-parents, les parents, les enfants des autres, les siens, les cadeaux qu’il s’agit d’honorer, le repas interminable, le sapin à jeter dans trois semaines en couvrant d’épines l’escalier.
Mais enfin, théoriquement, cela reste en famille. Le pire reste à venir: le réveillon du Nouvel An. Les gens raisonnables décident de ne pas sortir de chez eux et de regarder un film bien sinistre de Bergman.
Mais souvent, le conjoint, la conjointe, ou ce nouveau truc au milieu dont on ne connaît pas bien le genre, insiste pour la grosse bamboche, avec force alcool et musique atroce.
Le moins pénible est d’être invité: on peut partir en toute discrétion au moment choisi, c’est-à-dire avant la lourdeur ultime. Mais lorsque tout se passe à domicile? Il faut imaginer des subterfuges: déclamer des citations de Cioran debout sur une table, évoquer les grands films avec Gérard Depardieu, enclencher un débat sur le conflit israélo-palestinien, un autre sur l’euthanasie, sur la loi immigration, etc.
Toutes sortes de conversations garantissant autant de réjouissances. Pour faire partir cette assemblée avinée, passer les albums solo de Yoko Ono (photo), qu’il n’est désormais plus nécessaire de posséder, les sites de streaming s’en chargent, merci bien.
Et, lorsque arrive le moment des bonnes résolutions, sortir la phrase qui tue: «J’ai décidé de ne plus blesser les gens involontairement. Et toi? J’imagine que tu comptes perdre du poids?», selon le Figaro.