Comment une blague provocatrice du Stade Français a surmotivé le Racing de Top 14
Le Racing, qui a remporté le derby au stade Jean-Bouin dimanche soir (13-17), avait toutes les raisons d’être remonté.
- Rugby : Machenaud (Racing 92) officialise son départ pour Bayonne à la fin de la saison
- Top 14 : le Racing 92 dément tout contact avec Eddie Jones
Le Stade Français a appris à ses dépens, dimanche soir, en recevant sur sa pelouse du stade Jean-Bouin une leçon de motivation, de détermination et de pugnacité de la part de son plus ancien rival, le Racing, triomphateur à la porte d’Auteuil (13-17).
Le boomerang lui est revenu sous la forme d’un casque intégral, porté par Laurent Travers, le manager des Ciel et Blanc, en conférence de presse, quelques minutes après le coup de sifflet final, selon le Parisien.
« C’est un défi lancé par mes joueurs, a-t-il lâché, un petit sourire en coin, en posant sur la table l’objet de la curiosité. On a dit que le Racing c’était du Karting et qu’en face c’était de la Formule 1. Alors ils m’ont mis au défi de porter un casque s’ils décrochaient la victoire. Je réponds à leur défi. C’est une manière de souligner que le sport de haut niveau, c’est avant tout de l’humilité. Je le pose là parce qu’on vient de finir la course, et le karting a tenu la route. »
Ce dont a peut-être manqué le club parisien, qui avait envoyé par mail dans la semaine un message à ses abonnés afin de présenter le derby de façon ludique. « Coup de tonnerre à Jean-Bouin, était-il écrit. Le derby parisien dimanche c’est : la capitale reçoit la banlieue ; le 3e contre le 8e ; la F1 contre le karting (on te rappelle le score du match aller ? 48-10, 5 essais à 1). » Cette dernière comparaison n’est pas passée du côté des Hauts-de-Seine.
« Les joueurs étaient affamés »
Elle n’explique pas à elle seule, cependant, l’engagement exacerbé des Racingmen. Raillés pour leur défense passoire et leur manque d’implication cette saison, la dernière sous la houlette de Laurent Travers, qui deviendra président du directoire et sera remplacé à son poste de manageur par Stuart Lancaster, l’entraîneur anglais du Leinster, la province irlandaise, à partir du mois de juillet, les Ciel et Blanc avaient aussi à cœur de rester en course pour la qualification malgré leur parcours chaotique.
« On a montré qu’on avait encore des vertus, a souligné le coach. Les joueurs étaient affamés. Mais on est lucide par rapport à notre situation. Nous ne sommes pas qualifiés (à 5 journées de la fin, le Racing est 7e à 1 point de Toulon, 6e et dernier qualifié pour la phase finale) et nous sommes derrière le Stade Français (3e avec 5 points de plus). » Les Franciliens sont relancés, mais pas près de fanfaronner. « Il y a eu des périodes où on était à deux doigts de craquer, a précisé Laurent Travers. On aurait pu lâcher prise mais au contraire, les joueurs se sont transcendés. Pour eux, comme pour le staff, ce qui importe c’est notre objectif de finir dans les six premiers, pas les deux matchs contre le Stade Français. »