Comment Ursula von der Leyen, Giorgia Meloni et Marine Le Pen façonneront l’avenir de l’Europe
Après les élections européennes, Ursula von der Leyen compte, pour obtenir un deuxième mandat à la tête de la Commission, de s’allier avec le camp de Giorgia Meloni.
Le magazine “The Economist” lui donne raison : mieux vaut attirer les plus “raisonnables” de la droite radicale vers le centre et fracturer ainsi le camp des extrémistes.
Trois femmes figurent sur fond jaune en couverture de The Economist. Trois femmes qui, à en croire le magazine britannique, “vont faire l’Europe”.
La première, Ursula von der Leyen, brigue un second mandat à la tête de la Commission européenne – et d’après The Economist, “elle le mérite, elle a fait du bon travail”.
Cette conservatrice allemande est issue du Parti populaire européen (PPE, le plus gros parti à Bruxelles).
En 2019, c’est une alliance avec les socialistes et les libéraux qui avait permis, de justesse, son élection ; cette fois, le paysage politique s’avérera peut-être trop fragmenté pour réitérer la manœuvre, rapporte Le Courrier international.
“Ce qui nous amène à Mme Meloni.” Bien que présidente de Fratelli d’Italia, un parti aux racines postfascistes et à la rhétorique virulente, la Première ministre italienne s’est employée à se présenter comme responsable et fréquentable sur la scène européenne depuis son accession au pouvoir, en octobre 2022.
Et elle a noué d’excellentes relations de travail avec la présidente de la Commission. Vu le succès que prédisent les sondages au camp de Meloni, constate l’hebdomadaire, une telle alliance pourrait s’avérer plus prometteuse pour la réélection de von der Leyen, qui s’y est récemment montrée ouverte.
De deux maux, le moindre
À cette idée, on pousse des hauts cris dans les rangs des socialistes et des libéraux, relève The Economist.
“Pour eux, c’est inimaginable. Mme Meloni s’acoquine avec des personnages aussi peu recommandables que Viktor Orban, l’homme fort de la Hongrie. Elle donne du crédit à des théories racistes et complotistes telles que celle du grand remplacement” : il faut la tenir à distance.
The Economist n’en est pas si sûr. Pour le magazine libéral, bien que nombre des options politiques de Meloni soient “contestables”, elle a fait la preuve de sa fiabilité. Et surtout : au vu du triomphe que l’on prédit à l’extrême droite aux européennes (du 6 au 9 juin), ce n’est pas vraiment comme si les modérés européens avaient le choix.
C’est là qu’intervient la troisième femme de la couverture : Marine Le Pen.
“Bien qu’elle essaie de se présenter comme une figure politique conventionnelle, ne vous y fiez pas”, martèle le journal.