« La Confédération du Sahel » contre « la CEDEAO » et l'Occident, l'entité naissante va-t-elle résister ?
Pour renforcer leur engagement en dehors de la CEDEAO (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest), le Niger, le Mali et le Burkina Faso ont pris une mesure qui pourrait "rompre les liens" avec les autres pays de la région ouest-africaine.
Cette mesure consiste en la signature d'un traité d'union par les trois pays, visant à renforcer leur unité et leur intégration en une entité unique, capable de faire face aux défis internes et externes.
Dans une déclaration finale lors du sommet de samedi, les trois pays ont annoncé que leurs chefs militaires avaient décidé de franchir une étape supplémentaire vers une intégration plus profonde entre les États membres. À cette fin, ils ont adopté un traité établissant une confédération entre eux, appelée Confédération des États côtiers.
Cela fait suite à l'annonce des trois pays en début de mars de la création d'une force conjointe de lutte contre le terrorisme, sans en préciser les contours, ce qui suscite des interrogations sur ce qui pourrait être établi sur cette unité et dans quelle mesure elle pourrait influencer les équilibres de pouvoir dans la région.
Le Dr Abdulmuhaimin Mohammad Al-Amin, directeur de l'Université internationale privée de Migili au Niger, affirme que cette confédération représente un défi pour les Africains, soulignant que les pays fondateurs souhaitent prouver leur capacité à prendre en charge leurs propres affaires dans tous les domaines politiques, économiques et militaires.
Selon Al-Amin, si cette confédération parvient à résister et à prouver sa présence dans les domaines de la sécurité et de l'économie, elle pourrait servir de base à une confédération plus grande et plus étendue à laquelle d'autres pays pourraient se joindre ultérieurement.
Les conséquences de cette démarche, selon Al-Amin, pourraient être nombreuses. Tout d'abord, elle permettrait de se débarrasser de l'hégémonie coloniale occidentale représentée par la France et les États-Unis.
Le directeur de l'Université internationale privée de Migili au Niger a expliqué qu'il existe de puissantes forces derrière cette confédération, telles que la Russie, la Chine, l'Iran et la Turquie, qui espèrent en faire des alliés sur le continent. Ces forces cherchent à former une nouvelle base de résistance à l'alliance occidentale.
Il a souligné que si cette confédération parvient à résister au niveau local et bénéficie d'un soutien suffisant de la part des pays qui la soutiennent, elle pourrait créer un certain équilibre dans la région, ce qui amènerait les pays occidentaux, en particulier les États-Unis et la France, à revoir leurs calculs et à envisager une nouvelle stratégie afin de ne pas laisser de chances aux pays de l'Est tels que la Russie, la Chine et d'autres.
Le Dr Ali Yakub, doyen de la Faculté des études supérieures et de la recherche scientifique à l'Université islamique du Niger, estime quant à lui que cette nouvelle entité aura un impact significatif sur la CEDEAO (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest).
Yakub explique que les trois pays représentent un tiers de la superficie de la CEDEAO, ce qui signifie que cela affectera considérablement les mouvements et les activités des populations. Il prévoit également que d'autres pays, comme le Togo, pourraient rejoindre cette confédération.
De plus, Omar Al-Ansari souligne que cette unité aura pour conséquence de déchirer un tissu plus large, à savoir la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), ce qui aura un impact sur les populations de la région.
Le Dr Abdulmuhaimin Mohammad Al-Amin, directeur de l'Université internationale privée de Migili au Niger, affirme que les pays occidentaux feront tout leur possible pour exercer une pression sur cette unité afin de l'empêcher de réussir.
Il souligne que le principal domaine sur lequel une pression peut être exercée est l'aspect économique, notamment parce que ces pays ont leur monnaie liée à la France, ce qui signifie que Paris pourrait limiter les ressources et les canaux qui apportent de nombreux avantages économiques à ces pays.
Ce n'est pas tout, il y aura également une pression sur le plan sécuritaire, et les pays occidentaux tenteront de soutenir les opposants dans la région pour "saper cette fédération", soulignant que ces pays déploieront de nombreux efforts pour empêcher l'expansion de cette confédération et empêcher d'autres pays de la rejoindre, en l'isolant afin qu'elle n'ait pas d'influence sur son environnement.
Selon le journaliste malien Dramane Abdallah, les trois pays sont prêts à toutes les éventualités, affirmant que leurs populations ne se soucient plus des menaces occidentales qui ne cesseront pas et ne reculeront pas dans leur tentative de retrouver leur prestige perdu.
Le Dr Ali Yakub, doyen de la Faculté des études supérieures et de la recherche scientifique à l'Université islamique du Niger, n'écarte pas la possibilité que les puissances occidentales fassent tout leur possible pour exercer une pression afin d'empêcher cette confédération de réussir, que ce soit par un contre-coup d'État, l'incitation à la guerre et à la rébellion, ou le soutien aux forces armées, afin d'empêcher ces trois pays de jouir de la stabilité.