Conflit dans l'est de la RDC : le sommet entre le Rwanda et la RDC à Luanda annulé
Les présidents congolais et rwandais devaient se retrouver dans la capitale angolaise en réponse à l’invitation de leur homologue Joao Lourenço, médiateur de l’Union africaine entre les deux pays.
L’objectif était de parvenir à un accord de paix, mais des tensions apparues avant même l’arrivée des chefs d’État ont fait échouer cette rencontre.
C’est la présidence angolaise qui l’a officiellement annoncé aux journalistes présents sur place pour couvrir l’évènement. Une information confirmée par la délégation congolaise : « On constate que la tripartite n’aura pas lieu puisqu’une partie n’est pas là », confie une source sur place.
La partie qui n’est pas là, c’est donc le Rwanda. Le président Paul Kagame n’est semble-t-il pas en chemin vers Luanda. Le président congolais arrivé lui plus tôt ce dimanche matin est actuellement au palais présidentiel en tête-à-tête avec le chef de l’État angolais et l’ancien président kényan, Uhuru Kenyatta qui pilote l’autre processus, celui de Nairobi qui encadre les négociations avec groupes armés.
Des tensions étaient apparues samedi vers la fin de la journée au moment où les ministres des Affaires étrangères ont commencé leur round de discussions. Jusqu’ici, les réunions protocolaires s’étaient enchainées entre chaque délégation et les Angolais. « On travaille sur le scénario de la signature d’un accord », confirmait une source diplomatique samedi dans l’après-midi.
Le dialogue avec le M23, la ligne rouge de Kinshasa
Mais c’est finalement quand il a été question d’entrer dans le détail de cet accord que les esprits se sont échauffés. Les discussions ont duré une bonne partie de la nuit et les trois chefs de la diplomatie ne sont pas parvenus à s’entendre à l’issue de cette réunion. Selon nos sources, c’est surtout la question d’un dialogue direct entre le pouvoir congolais et les rebelles du M23. Ces discussions, exigées par les Rwandais, c’est la ligne rouge de Kinshasa depuis plus de deux ans. La RDC a demandé que ce groupe armé soi-même exclu du processus de Nairobi.
Est-ce que le processus de Luanda va pâtir de cet échec ? C’est une vraie question. À Kinshasa, avant cette rencontre, plusieurs diplomates restaient prudents parce qu’ils avaient l’impression que le président angolais essayait d’obtenir dans la précipitation un accord de paix.