Congo-Brazzaville : une élection dans un climat de scepticisme
Ce vendredi était le dernier jour de campagne avant la présidentielle au Congo-Brazzaville.
2,5 millions d’électeurs sont appelés, dimanche, aux urnes, les forces de défense et de sécurité ont déjà voté ce mercredi par anticipation. Le président sortant, Denis Sassou-Nguesso, 77 ans et déjà 36 ans cumulés à la tête du pays, brigue un nouveau mandat.
Face à lui, 6 adversaires. Tandis qu’une partie de l’opposition et de la société civile appelle au boycott. Une élection marquée par un climat de défiance, sur fond de crise à la fois politique, économique et sociale.
Ces dernières semaines Franck Nzila, militant des droits de l’homme et activiste au sein du mouvement Progrès a sillonné les quartiers de la capitale, pour inciter la jeunesse à exercer son droit citoyen ce dimanche.
Comme d’autres observateurs, il souligne le peu d’enthousiasme qu’a suscité la campagne qui s’achève ce vendredi soir, dans un pays où la majorité de la population a moins de 25 ans et n’a donc connu au pouvoir que le président candidat sortant Denis Sassou -Nguesso.
« La jeunesse congolaise est fatiguée de vieillir avec le président Denis Sassou-Nguesso, sans autre perspective d’avenir. La grosse majorité des gens que nous voyons sur le terrain nous disent : "Dimanche, je resterai chez moi. Pourquoi est-ce que j’irai voter ?" Ils se disent que l’élection est jouée d’avance. C’est ce qui nous inquiète.
Cela ne signifie pas pour autant qu’ils adhèrent à l’appel au boycott d’une partie de l’opposition. Ils estiment que le boycott fait le jeu de Sassou. Mais c’est le résultat d’une lassitude globale vis-à-vis de la classe politique toute entière.
Il y a beaucoup de gens qui ne croient plus en rien. Ils sont clairement désespérés. »