COP 27 : le réchauffement climatique au cœur de l’événement
La COP 27, qui s’est ouverte dimanche dans la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh, sur les bords de la mer Rouge, doit éviter de devenir la « chronique du chaos climatique » selon les mots du secrétaire général de l’ONU.
La conférence de l’ONU sur le climat s’est ouverte dimanche à Charm el-Cheikh en Égypte avec une nouvelle mise en garde sur une accélération du réchauffement climatique, dont le financement des dégâts sera pour la première fois officiellement au menu des discussions.
« Alors que la COP27 commence, notre planète envoie un signal de détresse », a commenté le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres dans un message vidéo aux participants, évoquant une « chronique du chaos climatique ».
Jusqu’au 18 novembre, les délégués de près de 200 pays vont tenter de donner un nouveau souffle la lutte contre le réchauffement, alors que les crises multiples et liées qui secouent le monde guerre en Ukraine, inflation et menace de récession, crise alimentaire font craindre qu’elle passe au second plan.
Macron à la tribune
Plus de 120 chefs d’État et de gouvernement sont attendus pour un sommet censé donner une impulsion à ces deux semaines de négociations. Dont Emmanuel Macron, habitué de l’événement.
Le chef de l’État français est attendu ce lundi à la tribune de la COP 27 pour un discours sur la nécessité de sortir du charbon, mais aussi la protection des sols ou la protection des forêts, devant le nouveau président brésilien Lula.
Emmanuel Macron a également à son agenda une première rencontre avec le Premier ministre britannique Rishi Sunak, qu’il avait félicité au téléphone lors de son arrivée à Downing Street fin octobre. Un entretien en marge de la COP 27.
« Aucune piste crédible »
Les impacts du changement climatique se multiplient, comme l’a illustré le cortège de catastrophes qui ont frappé la planète en 2022 : inondations historiques au Pakistan, canicules à répétition en Europe, ouragans, incendies, sécheresses..
Désastres pour lesquels les pays du Sud réclament des dédommagements financiers. Cette question délicate des « pertes et dommages » a été officiellement ajoutée à l’ordre du jour des discussions lors de la cérémonie d’ouverture.
Les besoins de financement se comptent en « milliards de milliards », dit Michai Robertson, négociateur pour l’Alliance des petits États insulaires (Aosis), jugeant que ce sera impossible sans le secteur privé.
Autre dossier brûlant : éviter une « reculade » sur les engagements de réduction des émissions, déjà insuffisants. Les émissions de gaz à effet de serre doivent en effet baisser de 45 % d’ici 2030 pour avoir une chance de limiter le réchauffement à 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle.
Mais les engagements actuels des États signataires, même s’ils étaient enfin respectés, entraîneraient une hausse de 5 à 10 % des émissions, mettant le monde sur une trajectoire au mieux de 2,4 °C d’ici la fin du siècle.
Loin de respecter l’objectif principal de l’accord de Paris de moins de 2 °C. Avec les politiques menées actuellement, c’est un catastrophique +2,8 °C qui se profile, selon l’ONU.
Les agences spécialisées de l’ONU ne voient ainsi « aucune piste crédible » pour tenir l’objectif de 1,5 °C.
Nous rapporte sud-ouest .