COP27 : les pays industrialisés face à leur « dette climatique »
Cela ne vous aura pas échappé : la 27e Conférence des parties à la Convention climat des Nations unies s'est ouverte le 6 novembre 2022 à Charm el-Cheikh, en Égypte.
Les discussions, qui s'annoncent âpres, se poursuivront jusqu'au 18 novembre prochain. Ce sera en effet la première COP où la question des compensations financières pour les dommages subis par les pays en développement figurera en haut de l'ordre du jour,selon le point.
Cette rencontre au sommet, qui réunit près de 200 pays, promet d'être chahutée par la défiance grandissante du Sud envers le Nord, et par les revendications récurrentes du groupe « pays en développement + Chine », rien moins que 6,5 milliards d'habitants sur les 8 milliards que comptent la planète !
Pour comprendre les tensions et les débats autour de cette question centrale (qui est responsable du réchauffement, qui devrait payer ?), il faut faire un retour en arrière.
La saga des 100 milliards
Décembre 2009 : alors que les négociations à la COP15 de Copenhague entrent dans leur dernière ligne droite, le président américain Barack Obama propose une enveloppe de 100 milliards de dollars par an, à mobiliser à partir de 2020 pour le financement des politiques d'atténuation et d'adaptation dans les pays en développement. Il s'agissait ici moins d'une « solidarité Nord-Sud » que d'une tentative d'arracher un deal : des transferts financiers en provenance des pays industrialisés contre des engagements de réduction des émissions des grands émergents. Tous se refuseront, Chine en tête, à promettre quoi que ce soit,selon le point.
Treize ans plus tard, selon l'OCDE, les 100 milliards seraient en passe d'être réunis. Mais l'annonce est accueillie avec scepticisme et méfiance par les pays en développement. Cette enveloppe est en effet constituée très majoritairement de prêts – qu'il faudra donc rembourser – plutôt que de dons.
Peu transparents quant à leur caractère « nouveau et additionnel » par rapport à l'aide au développement traditionnelle, ces financements échappent presque à tout contrôle des pays du Sud quant à leur affectation. Le bol d'air qu'avait constitué la promesse des 100 milliards s'est aujourd'hui mué en une profonde frustration,selon le point.