ENTRETIEN. Pierre Mc Nicoll: l'organisation de la COP 28 à Dubaï sera à la hauteur des attentes
L'organisation de la COP 28 aux Émirats sera à la hauteur des attentes, affirme Pierre Mc Nicoll, blogueur politique canadien.
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Dans une interview accordée à Al-Ain News, Pierre Mc Nicoll, Blogueur politique canadien a estimé que "Sultan Ahmed al-Jaber a l’expérience de ces rencontres ; il en sera à sa 10e conférence", rappelant que ce dernier "est ingénieur de formation et il occupe la fonction de ministre de l’Industrie et des Technologies avancées".
Que pensez-vous de la collaboration franco-émiratie concernant le changement climatique ?
Toute collaboration entre nations afin de convenir de solutions à l’égard des changements climatiques s’avère toujours salutaire. Ils ont, entre autres, convenu de raffermir les relations bilatérales sur le changement climatique à l’appui du processus de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC).
Pensez-vous que les Emirats avec leur expérience dans l’organisation d’événement à l’échelle planétaire seront à la hauteur d’un tel rendez-vous ?
Oui, dans la mesure où le discours environnemental, qui en ressortira, durant et après, cet événement, soit à la hauteur des défis environnementaux. Les aspects organisationnels d’une telle rencontre seront manifestement à la hauteur des attentes.
Nous n’avons qu’à penser aux événements suivants : le Dubaï Jazz Festival en février, le marathon de Dubaï en janvier et le Abu Dhabi Desert Challenge (course de moto) qui se déroule en mars annuellement.
La COP 28 sera présidée par le CEO d’une compagnie pétrolière, à votre avis pourquoi ce choix ?
Tout d’abord, les COP sont déterminées par l’ONU qui prévoit des règles ainsi qu’une alternance entre cinq groupes régionaux.
Ensuite, cet événement a le caractère d’exposer les différentes contradictions des différents pays à l’égard des enjeux climatiques.
Le Sultan Ahmed al-Jaber a l’expérience de ces rencontres ; il en sera à sa 10e conférence. Il est ingénieur de formation et il occupe la fonction de ministre de l’Industrie et des Technologies avancées.
D’ailleurs, certains exégètes et environnementalistes ont de la difficulté avec ce choix. Pourtant, si les COP n’étaient que des événements avec des présidences tenues par des ténors environnementalistes serait-ce mieux ? N’y aurait-il pas là aussi conflit d’intérêts ?
Finalement, pour combattre un problème, il faut des voix et des idées, parfois, singulières pour trouver une ou des solutions. Surtout en ce qui concerne le réchauffement climatique.
En quoi la COP 28 sera-t-elle différente des autres COPs, et quels sont les grands objectifs cette fois ?
La COP 28 sera différente, tout d’abord, par l’endroit où elle se tiendra : Dubaï.
Ensuite, l’enjeu fondamental est tout simplement relié à l’argent et aux modalités de financement. Les pays riches seront appelés à contribuer davantage pour aider les pays du sud.
Pour l’enjeu scientifique, il s’agit de la baisse des émissions de CO2 qui sera discutée.
Les pays du sud tenteront de se faire entendre et utiliseront les moyens nécessaires pour parvenir à cette fin.
Finalement, l’enjeu de l’agriculture sera aussi abordé en raison de la guerre en Ukraine.
La guerre en Ukraine risque-t-elle de freiner la lutte contre le dérèglement climatique ?
Freiner la lutte, non. Il est clair que les impacts de cette guerre se font déjà ressentir en Europe particulièrement. Les événements ont démontré que l’Europe est dépendante des combustibles fossiles : la France a dû effectuer du délestage concernant l’électricité et l’Allemagne a dû recourir au charbon compensant ainsi les baisses de livraisons du gaz russe.