COP28, une occasion à saisir...L'ONU met en garde dans son rapport sur le climat
Le rapport était attendu. Son atterrissage, juste avant le début d’un automne ponctué de rendez-vous importants pour la diplomatie climatique, est précis.
Vendredi 8 septembre, la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) a rendu public son Bilan mondialou « rapport global », un document important qui liste les mesures prises par les États depuis l’accord de Paris sur le climat scellé en 2015. Et les premières lignes sont sans appel, rapporte l'AFP.
« Les émissions mondiales ne sont pas conformes aux trajectoires d’atténuation conformes à l’objectif de température de l’Accord de Paris, selon le rapport.
Il existe une fenêtre de plus en plus étroite pour relever les ambitions et mettre en œuvre les engagements existants visant à limiter le réchauffement à 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels. »
Un coup de semonce de la part des Nations Unies, alors que le réchauffement climatique d’origine humaine a déjà atteint 1,2°C.
Et la pression politique sur les dirigeants à la veille du G20 organisé à New Delhi, en Inde, douze jours avant le sommet sur l’ambition climatique organisé par l’ONU à New York, et moins de trois mois avant le 28e Conférence mondiale sur le climat (COP28).
Négocié lors de la COP21, en 2015, le texte de l’accord de Paris, qui vise à limiter la hausse moyenne des températures en dessous de 2°C, et si possible en dessous de 1,5°C, prévoyait ce bilan.
Depuis deux ans, les experts de la CCNUCC demandent aux parties signataires d’envoyer des documents précis sur les mesures mises en place. Ils ont également interrogé des scientifiques, des acteurs de la société civile et se sont appuyés sur le sixième rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).
Leur verdict est définitif. L’accord trouvé à l’issue de la COP21 a fait bouger les lignes, mais les actions mises en place ne sont pas suffisantes. « Le monde n’est pas sur la bonne voie pour atteindre ses objectifs à long terme »poursuit l’ONU.
Les émissions de gaz à effet de serre en hausse
Le cœur du rapport concerne les émissions de gaz à effet de serre (GES) et la question des énergies fossiles. Selon les auteurs, qui s’appuient sur les conclusions du GIEC, les émissions devraient atteindre un pic « entre 2020 et 2025 ».
Sauf qu’ils progressent encore : « Elles ont atteint un maximum dans les pays développés et dans certains pays en développement, mais les émissions mondiales n’ont pas encore atteint leur maximum.
Toutes les parties doivent entreprendre des réductions rapides et profondes de leurs émissions de GES dans les décennies qui suivront le pic. » Le document appelle les États à « réduire les émissions mondiales de GES de 43 % d’ici 2030 et de 60 % d’ici 2035, par rapport aux niveaux de 2019 »seule manière de rester dans le cadre de l’accord de Paris et d’atteindre la neutralité carbone en 2050.