Corée du Sud : L’opposition dépose une motion de destitution contre le président intérimaire
L'opposition sud-coréenne a franchi une nouvelle étape dans la crise politique qui secoue le pays en déposant une motion de destitution à l'encontre du président par intérim Han Duck-soo.
Cette démarche survient après une série d'événements qui ont ébranlé la stabilité politique du pays, notamment la tentative avortée du président déchu Yoon Suk Yeol d'imposer la loi martiale et de contrôler le Parlement, ce qui a conduit à son impeachment le 14 décembre.
Des tensions autour des nominations à la Cour constitutionnelle
La principale raison invoquée par l’opposition pour cette motion de destitution concerne le refus de M. Han de pourvoir trois sièges vacants à la Cour constitutionnelle. Ces sièges sont cruciaux, car la Cour doit statuer sur la validité de la destitution du président Yoon Suk Yeol.
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Le Parti démocrate reproche à M. Han de ne pas avoir procédé aux nominations nécessaires, arguant que sa position de président intérimaire ne justifie pas son retard à remplir ces fonctions importantes.
Han Duck-soo réclame un consensus politique
Han Duck-soo, actuel premier ministre, assure l’intérim de la présidence, suite à la suspension de M. Yoon.
Toutefois, le président intérimaire estime qu'il ne dispose pas des pouvoirs nécessaires pour procéder à de telles nominations sans un accord préalable entre le Parti du pouvoir au peuple (PPP) et l’opposition.
Cette demande de consensus fait partie de sa justification pour ne pas avoir comblé les postes vacants, soulignant la nécessité d'une entente politique avant toute action.
L’enjeu de la destitution de Yoon Suk Yeol
La situation devient plus complexe alors que la Cour constitutionnelle doit se réunir vendredi pour entamer l’examen de la destitution de Yoon Suk Yeol.
Si les trois sièges restent vacants, les six juges restants devront prendre une décision unanime, et un seul vote contre la destitution entraînerait le retour en fonction de Yoon. En revanche, une absence de nominations pourrait mener à une situation où le processus judiciaire serait retardé indéfiniment.
Une motion de destitution sans précédent
Si la motion de destitution déposée contre Han Duck-soo venait à être adoptée, elle marquerait un tournant historique.
Ce serait la première fois qu'un président par intérim serait destitué après un président titulaire, un événement qui ajouterait à la gravité de la crise politique. En cas de destitution, le ministre des Finances, Choi Sang-mok, deviendrait le nouveau président par intérim.
Un président sous enquête pour rébellion
Par ailleurs, Yoon Suk Yeol est toujours sous enquête pour des accusations graves, dont celle de rébellion, en lien avec les événements du 3 au 4 décembre. Ce crime, qui peut entraîner la peine de mort, reste au cœur de l’investigation, alors que Yoon a ignoré plusieurs convocations des enquêteurs.
Une troisième convocation pourrait être lancée, et des actions judiciaires plus sévères sont envisagées si Yoon continue d’éviter la procédure.
La situation en Corée du Sud reste volatile, et la politique du pays semble s’orienter vers une nouvelle phase de confrontation institutionnelle, avec l’opposition qui continue de jouer un rôle majeur dans la remise en cause des pouvoirs en place.