Coronavirus : ce que l'on sait sur le nouveau variant JN.1, qui peut gâcher les fêtes de Noël ?
Un nouveau variant, descendant de Pirola, pourrait bien s'inviter à votre table de Noël ou du nouvel an.
Dans la famille Omicron, on demande… JN.1. Aussi nommé BA.2.86.1.1 par les scientifiques, ce variant est notamment responsable de la recrudescence des cas de Covid-19 dans l’Hexagone documentée par Santé publique France depuis trois semaines.
Il s’agit pourtant d’un sous-lignage de Pirola qui s’est fait plutôt discret dans la galaxie épidémique du Sars-CoV-2. Mais son petit frère JN.1 progresse si vite qu’il pourrait bien devenir majoritaire en France et s’inviter à votre table à Noël ou à la Saint-Sylvestre, rapporte Capital.
Alors faut-il s’en méfier ? «JN.1 représente déjà un tiers des séquençages au niveau national, avec des proportions plus élevées en région parisienne», indique à Capital Mircea Sofonea, épidémiologiste et maître de conférences à l’Université de médecine de Montpellier. Est-ce à dire que les personnels hospitaliers vont suffoquer pendant les fêtes ?
Après tout, le variant EG.5 (surnommé Eris) et jusqu’ici majoritaire en France n’a pas plus secoué que cela les murs des hôpitaux pendant sa phase ascendante en août et septembre.
Un variant bientôt majoritaire
Mais JN.1 pourrait compliquer la tâche des soignants : «Il a un avantage de transmissibilité élevé et il est surtout issu de Pirola qui a quelque chose de remarquable, c’est qu’il a une trentaine de mutations sur sa protéine Spyke», explique Mircea Sofonea.
Cela pourrait expliquer, selon cet épidémiologiste, l’intervalle de temps assez court entre la décrue de la précédente vague épidémique en octobre et la remontée des contaminations amorcée début novembre.
Selon la dernière analyse de risques de Santé publique France, publiée le 13 novembre, Pirola était détecté dans 37% des tests positifs, tout comme Eris, le variant majoritaire depuis la fin de l’été.
Cette poussée de Pirola est notamment due à son sous-lignage JN.1, identifié dans 30% des tests positifs séquencés en laboratoire.
Mais il circule surtout de manière très inégale en France : selon une étude menée sur la base de 91 cas de contamination par Pirola et ses sous-lignages, plus de la moitié (54,8%) des infections par JN.1 ont été identifiées en Ile-de-France.
Vers une vague épidémique plus importante à Noël
Reste que les outils de suivi de l’épidémie sont devenus moins précis qu’au plus fort de la crise. Et qu’il est donc plus difficile de tabler sur une vague de plus grande ampleur au moment des fêtes de Noël et du nouvel an, comme les Français en ont connu les années précédentes. «Comparé à la vague Eris, il faut tenir compte des températures hivernales.
Les gens restent plus longtemps chez eux et les rassemblements familiaux en fin d’année auront sûrement un impact, considère Mircea Sofonea.
Si l’on regarde les indicateurs du réseau Sentinelles*, on est déjà au-dessus du pic de la précédente vague épidémique.»
Effectivement, la semaine du 27 novembre au 3 décembre, le taux d’incidence calculé par le réseau Sentinelles s’élevait à 117 cas pour 100 000 habitants, alors que le pic de la vague épidémique portée par le variant Eris culminait aux alentours de 90 cas pour 100 000 habitants en septembre.