Covid-19 : les femmes plus affectées par le télétravail que les hommes
Selon une enquête menée par Ipsos et le Boston Consulting Group, 34% des femmes déclarent être sur le point de craquer en raison de la situation sanitaire.
Au cours des deux dernières semaines, 70% des salariés indiquent avoir ressenti de la nervosité au moins plusieurs jours.
Alors que la crise du Covid-19 a poussé des millions de Français à travailler depuis chez eux, la situation pèse largement sur leur moral et leur vie professionnelle. Près d'un tiers des salariés déclare être proche du burn-out en raison de la crise sanitaire (32%). Sans aller jusque-là, près des trois quart des salariés (70% ) se disent anxieux, selon une enquête du Boston Consulting Group (BCG) réalisée avec l'institut Ispos.
L'un des sentiments dominants de cette crise est la diminution de la frontière entre vie privée et vie professionnelle. Ainsi, 39% des sondés affirment travailler à l'heure du déjeuner, sans faire de véritable pause, plus souvent qu'avant la crise sanitaire. Et 41% des répondants estiment avoir moins de temps pour eux, tandis qu'un tiers déclare en avoir beaucoup ou un peu plus. Une majorité indique aussi passer plus de temps à effectuer des tâches domestiques (50%), à encadrer le travail scolaire des enfants (46%) ou à accompagner ou récupérer les enfants (44%), des tâches qui sont majoritairement réalisées par les femmes, rappelle l'étude du BCG et Ipsos. Près de la moitié des hommes déclarent toutefois faire plus de tâches par rapport à avant la crise.
L'enquête révèle surtout une disparité entre les hommes et les femmes face à la crise sanitaire. L'enquête s'est intéressée plus particulièrement aux salariés du privé. Sur le long terme, les femmes y sont moins confiantes sur leur avenir professionnel. Ainsi, 60% des femmes se disent confiantes contre 70% pour les hommes. Les femmes sont aussi plus pénalisées que les hommes en télétravail. Elles sont 1,3 fois moins nombreuses à disposer d'un espace de télétravail isolé, et 1,5 fois plus fréquemment interrompues en travaillant depuis chez elles. Les femmes sont aussi plus nombreuses à se sentir anxieuses (50% des hommes contre 66% des femmes). 34% des femmes interrogées indiquent être sur le point de craquer ou proches du burn-out, contre 28% des hommes.
Si 70% de l'ensemble des salariés interrogés sont confiants dans leur avenir professionnel à long terme, un tiers (33%) estime que la crise a des conséquences négatives sur leur carrière à court terme. Concernant la productivité, un tiers se considère un peu ou beaucoup plus performant par rapport à avant la crise sanitaire, tandis que 36% pensent être un peu ou beaucoup moins performants.
Dans ce contexte, près de la moitié des managers ont fait en sorte d'échanger davantage avec leurs équipes (49%), mais ces efforts ne sont pas toujours suffisants. En effet, la moitié des salariés interrogés se sentent isolés de leurs collègues. Au cours des deux dernières semaines, 70% des salariés indiquent avoir ressenti de la nervosité, de l'anxiété ou de la tension au moins plusieurs jours.