Coupe du monde 2022 : « Séisme » L'Allemagne et la Belgique prennent la porte dès le premier
Pour ces deux très grandes nations du football mondial, c’est une catastrophe. Le cas de l’Allemagne, déjà éliminée au premier tour en 2018, m’interpelle particulièrement car, avec le Brésil, c’est un des pays-phare, une légende des Coupes du monde.
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Ce qui est arrivé au Qatar est rarissime dans l’histoire de l’équipe d’Allemagne, réputée, rigoureuse, froide, clinique, réaliste, et qui, c’est bien connu, ne finit toujours pas gagner. Nous l’avons payé cher par le passé (1982-1986) avec deux éliminations en demi-finale de Coupe du monde par la Mannschaft, selon parismatch.
De tout temps, l’Allemagne a eu, en son sein, des joueurs d’exception, des cracks de classe mondiale : Beckenbauer, Müller, Rummenigge, Matthaüs, Klose… Là, c’est le vide sidéral. Il n’y a plus de grand joueur, de cadre d’exception dans cette équipe. Certes, on peut mentionner Thomas Müller mais il est vieillissant. Certes, on peut parler aussi du gardien, Manuel Neuer, un phénomène. A 36 ans, il n’a plus le même niveau et revient d’une très grave maladie, le cancer. Le voir jouer était déjà un exploit faramineux. Difficile de lui demander plus.
Un long déclin
Depuis huit ans, le Brésil, son titre, la consécration d’une génération, tout n’a été qu’un long déclin. La défense, point fort traditionnel de l’Allemagne, est en carton-pâte. Depuis Klose, l’équipe n’a plus d’avant-centre digne de ce nom. Ils paient les choix d’un entraîneur conservateur, Joachim Low, qui est resté en place 10 ans en appelant toujours le même groupe, ne se remettant jamais en question. Cela se paie cash aujourd’hui.
Maintenant, il faut rebondir. Et vite. Car l’Euro 2024 a lieu en Allemagne. Pas sûr que cela se fasse avec Hansi Flick, le coach, qui veut rester mais qui a subi un échec cuisant. L’Allemagne doit surtout réapprendre à faire peur, à démarrer le match avec un avantage psychologique parce que c’est l’Allemagne, le rouleau compresseur, la machine à gagner. Ce n’est aujourd’hui plus le cas.
La fin d'une génération
Parlons aussi de la Belgique, numéro un FIFA pendant 3 ans, demi-finaliste en Russie. Ici, nous sommes en fin de parcours pour une génération de joueurs d’exception (Hazard, Debruyne, Lukaku, Courtois) qui fait la compétition de trop. Thomas Meunier l’a dit après le match : «Le coach a fait son job. Nous, joueurs sommes responsables. Ce n’est pas une question de niveau. Nous ne nous sommes pas assez pris en main.»
Hormis Kevin De Bruyne, les stars de l’équipe n’ont pas été au rendez-vous. Prenez Eden Hazard. Il revient trop tard, à court de condition physique. Prenez Lukaku. Son poids de forme c’est 100 kilos. Mercredi, à la pesée il faisait 114 kilos. Certes, il revient d’une longue blessure et reste convalescent. Mais je suis persuadé qu’avec son poids de forme, il concrétisait au moins l’une de ses quatre énormes occasions et que la Belgique serait encore en course.
Une image m’a marqué mercredi, en fin de match : Lukaku, en pleurs, dans les bras de Thierry Henry. Le sélectionneur des diables rouges, Roberto Martinez a démissionné. Alors pourquoi pas Thierry Henry comme nouveau coach. Ça aurait de la gueule.