Covid-19 : La Chine défend sa manière de gérer la crise sanitaire !
La gestion par la Chine de la crise du coronavirus est très suspecte
Pékin n’en démord pas. Malgré un décalage flagrant entre les images venant de Chine quasi apocalyptiques ces derniers jours et les statistiques fournies jusqu’ici par le régime de Xi Jinping sur le Covid, les autorités sanitaires du pays ont une nouvelle fois assuré que les données sur le nombre de morts sont transparentes. «La Chine a toujours publié ses données sur les morts du Covid-19 et les cas graves dans une volonté d’ouverture et de transparence», a affirmé jeudi soir Jiao Yahui, haute responsable de la Commission nationale de santé (NHC), qui fait office de ministère de la Santé.
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Depuis l’abandon total de sa politique «zéro Covid» au début du mois de décembre, le pays subit une vague de contaminations d’ampleur inédite. Mais le pouvoir chinois a décidé de mettre fin aux tests de masse et de mettre en place, le 20 décembre, une nouvelle définition - plus étroite - d’un décès attribué au Covid. Et depuis le 25 décembre, la Commission nationale chinoise de la Santé ne publie de chiffres quotidiens de l’épidémie.
Et si un organisme de contrôle des maladies a tout de même recensé ce vendredi 5 500 nouveaux cas positifs en Chine et un seul mort, selon des experts du centre Airfinity, le nombre de décès pourrait en fait s’élever actuellement à 9 000 par jour. Il pourrait atteindre 1,7 million d’ici la fin avril 2023.
La nouvelle méthode chinoise du décompte du nombre de morts du Covid a bon dos. La haute responsable de la Commission nationale de santé chinoise a rappelé que seuls les patients morts d’une déficience respiratoire provoquée par le virus après avoir été déclarés positif à un test PCR étaient considérés comme des victimes du virus. «Après une infection par le variant Omicron, la principale cause de décès (des patients) sont des maladies sous-jacentes. Seul un petit nombre meurt directement d’une insuffisance respiratoire causée par le Covid», avait avancé Wang Guiqiang, un responsable de la Santé de la ville de Pékin, au moment de la décision, le 20 décembre. Dans d’autres pays, les malades décédés dans les 28 jours consécutifs à un test positif sont pourtant comptabilisés comme des morts du Covid.
«La Chine s’est toujours engagée, du début jusqu’à la fin, à respecter les critères scientifiques pour juger les décès dus au Covid-19, qui sont conformes aux critères internationaux», a assuré jeudi Jiao Yahui, haute responsable de la Commission nationale de santé (NHC).
Pourtant, de sérieux doutes pèsent sur les statistiques chinoises depuis près de trois ans maintenant et le début de la pandémie. Les hôpitaux et les morgues avaient tout autant été submergés que dans le reste du monde, mais le pays n’a longtemps reconnu qu’un bilan à moins de 5 000 morts. De même, aucun décès n’a été officiellement constaté entre janvier 2021 et mars 2022. Rapporte Liberation.
Maladie infectieuse de catégorie B
Après trois ans de grande rigueur sanitaire, les mesures contre l’épidémie en Chine vont encore s’assouplir début janvier : le 8, les quarantaines ne seront plus imposées à l’arrivée sur le territoire chinois. Et ce, quelques jours avant le Nouvel An chinois, le 22, grande période de déplacements et de rassemblements familiaux.
La Chine va également reclassifier le Covid en maladie infectieuse de catégorie B, contre A auparavant, ce qui lui permettra d’encore alléger les règles sanitaires. Liang Wannian, responsable de la politique anti-Covid de la NHC, a estimé lors d’une conférence de presse que cette décision était appropriée, scientifiquement et légalement fondée, a rapporté k’agence Chine nouvelle. Ce changement ne signifie pas pour autant que la Chine ouvre grand la porte au virus, mais qu’elle consacre davantage de ressources aux postes les plus importants comme le contrôle épidémique et le traitement des personnes contaminées, a justifié Liang Wannian.