Covid-19 : « La circulation du virus repose plus que jamais sur la responsabilisation individuelle »
Les mesures prises par le gouvernement pour tenter de « freiner l’épidémie » de Covid-19 sont-elles suffisantes ? L’épidémiologiste Mircea Sofonea a répondu à vos questions.
Pour tenter de « freiner l’épidémie » de Covid-19, l’exécutif a décidé de mettre en place, depuis samedi 20 mars, des nouvelles mesures de restrictions dans seize départements (ceux de l’Ile-de-France et des Hauts-de-France, ainsi que la Seine-Maritime, l’Eure et les Alpes-Maritimes). Le Rhône, l’Aube et la Nièvre pourraient également être concernés par des restrictions dans les heures qui viennent. Ces nouvelles restrictions peuvent-elles ralentir la progression de l’épidémie de Covid-19 ?
Mircea Sofonea, maître de conférences en épidémiologie et évolution des maladies infectieuses à l’université de Montpellier, a répondu à vos questions dans un tchat.
Louise : Est-on dans une situation épidémiologique plus grave qu’en mars 2020 ?
Sur le plan national non. Mais sur le plan régional, l’Ile-de-France en particulier, la dynamique hospitalière s’en rapproche dangereusement, alors que certaines solutions mises en place en mars 2020 ne s’appliquent plus (pas de confinement strict, pas de mobilisation de personnels venus des régions, fatigue des équipes soignantes).
Alesk : Avec un taux de population infectée estimé à environ 35 % (Institut Pasteur) en Ile-de-France et un taux de première injection (donc avec une protection relative) de 15 % dans cette même région, ne devrait-on pas atteindre prochainement un début d’immunité collective ?
Si, l’immunité naturelle ainsi que la vaccination en Ile-de-France permettront bientôt d’atteindre un niveau d’immunité collective suffisant pour constituer un frein naturel à la circulation du virus. Il s’agira d’un frein, mais pas encore d’un obstacle et il ne sera pas encore compatible avec un relâchement de toutes les mesures de prévention, a fortiori parce que le variant V1 (dit « britannique ») est plus contagieux, mais aussi parce que le virus pourra encore circuler activement dans les classes d’âges plus jeunes, moins vaccinées