Crise au sommet : François Bayrou quitte le navire Macron
Dans un coup politique inattendu, François Bnayrou, président du Modem, a annoncé son refus d'entrer au gouvernement, mettant ainsi en lumière les divergences politiques profondes avec l'exécutif.
Cette décision a été accueillie avec enthousiasme par les forces d'opposition, qui ont immédiatement saisi l'opportunité de souligner les failles au sein du camp présidentiel.
Emmanuel Macron, abandonné par l'un de ses alliés de longue date ? Sans surprise, les partis d'opposition ont réagi rapidement à la défection de François Bayrou, mercredi 7 février, dénonçant un manque d'accord sur la direction politique à suivre.
Face à cette situation, survenue après plusieurs jours de négociations avec le président du Modem, les critiques fusent de toutes parts, soulignant les divisions au sein de la majorité présidentielle, déjà fragilisée par sa position de relative minorité à l'Assemblée nationale.
"Une Bienvenue dans l'Opposition"
"Nous avons le sentiment que la majorité sera bientôt amputée du Modem", a commenté le député RN Sébastien Chenu sur France 2 ce jeudi. Les membres du Modem représentent tout de même 51 députés sur les 249 qui composent la majorité présidentielle.
Dans le même temps, certains élus ont tendu la main à François Bayrou et aux centristes. Olivier Marleix, président des députés LR, a ironiquement souhaité la "bienvenue dans l'opposition" au Haut-commissaire au Plan. Cependant, Cyrielle Chatelain, son homologue écologiste, a sérieusement encouragé les députés du Modem à collaborer avec la gauche sur certains sujets afin de "rééquilibrer" le rapport de force face à un gouvernement incliné vers la droite.
Ces déclarations n'ont pas été du goût de Jean-Luc Mélenchon, le leader insoumis, qui a critiqué sur X (ex-Twitter) un "retour aux vieilles alliances avec le centre".
Se Réjouir des Désaccords entre Macron et Bayrou
Invité quelques minutes plus tard sur France Info, François Bayrou a soigneusement évité de rompre totalement avec le gouvernement. "Nous sommes des membres à part entière de la majorité pour la reconstruction du pays", a-t-il affirmé, tout en exprimant son désaccord sur "la politique éducative" et en regrettant une "rupture en France" entre la "base et les pouvoirs".
Bruno Retailleau, présent simultanément sur les ondes de Sud Radio, semblait prévoir cette réaction. "Bien sûr, ils ne vont pas quitter" le gouvernement immédiatement, a prédit le chef des sénateurs LR. Cependant, "se réfugier sous l'ombrelle chaude du pouvoir présente des avantages", comme l'obtention de "postes ministériels".
Pour lui, François Bayrou a choisi des "termes de rupture", évoquant notamment une "démarche d'humiliation". Prépare-t-il ainsi le terrain pour la prochaine présidentielle ? En tout cas, l'intéressé n'a pas exclu cette possibilité lors de son intervention sur France Info.
Arthur Delaporte, porte-parole des députés socialistes, a résumé la situation actuelle sur Sud Radio en ces termes : "C'est terrible pour la majorité ce qui se passe actuellement (...). Un poids lourd déclare avoir de profonds désaccords avec Emmanuel Macron et envisage une candidature pour 2027."