Crise politique au Mali : la délicate question des sanctions internationales
Neuf mois après un premier coup d’État au Mali et alors qu’un processus de transition a été mis en place, les militaires ont à nouveau repris la main en évinçant le président, Bah Ndaw, et son Premier ministre, Moctar Ouane.
Comme en août dernier, la communauté internationale a condamné ce qui s’apparente à “un coup d’État dans le coup d’État”, selon les paroles d’Emmanuel Macron. La Cédéao (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest), la France, l’Union Européenne et les États-Unis ont immédiatement menacé d’imposer des sanctions.
Pourtant, jusqu’ici seul Washington a pris une mesure concrète en suspendant son aide militaire. Réuni en urgence, le 26 mai, le Conseil de sécurité a réclamé une "reprise immédiate" de la transition, sans pour autant s’accorder sur la mise en place de mesures coercitives. La Cédéao, qui s’était montrée d’une grande fermeté lors du coup d’État en août dernier, fait désormais profil bas. Car si l’histoire se répète au Mali, le contexte économique et politique a, entretemps, tourné à l’avantage des militaires.