Des grands noms de la culture mondiale appellent Cuba à libérer les artistes
Les signataires, dont font également partie Elena Poniatowska, Zadie Smith et Chimamanda Ngozi Adichie, exigent aussi l'abandon des poursuites menées par les autorités cubaines contre les artistes.
Plus de 300 personnalités du monde de la culture, certaines de renommée internationale comme Meryl Streep, Orhan Pamuk ou Paul Auster, ont appelé mercredi le régime cubain à libérer "tous les artistes détenus arbitrairement" dans l'île, où les créateurs et intellectuels sont à la pointe de la contestation.
"Le gouvernement cubain devrait immédiatement mettre fin aux abus à l'encontre des artistes cubains", demandent notamment les écrivains Isabel Allende, J. M. Coetzee, Khaled Hosseini ou Mario Vargas Llosa, dans une lettre ouverte publiée par les ONG Human Rights Watch et Pen America.
Le 27 novembre 2020, quelque 300 artistes avaient manifesté à La Havane pour réclamer une plus grande liberté d'expression, un mouvement qui avait ouvert la porte à une série de contestations sociales à Cuba, jusqu'aux manifestations du 11 juillet, les plus importantes depuis la révolution de 1959.
"En réaction, le gouvernement cubain a systématiquement ciblé les artistes cubains, dont récemment celles et ceux qui ont pris part aux manifestations du 11 juillet", regrettent les signataires.
"On a en effet rapporté que plusieurs dizaines d'artistes avaient été arrêtés et placés en détention ou en résidence surveillée", tandis que d'autres sont "soumis à une surveillance constante" et d'autres ont quitté le pays, estiment-ils.
Le 16 novembre, la plateforme d'opposition Cuba Decide avait dénoncé l'arrestation de plus de 100 personnes et l'assignation à résidence d'une centaine d'activistes pour les empêcher, selon eux, de participer à des manifestations.
"Rien ne peut justifier de persécuter des artistes qui expriment pacifiquement leur point de vue", poursuit la lettre publiée mercredi.
Les plus de 300 artistes auteurs de l'appel demandent au gouvernement communiste de "cesser immédiatement de harceler les artistes dont les critiques politiques et sociales ne cadrent pas avec l'idéologie rigide du régime."
La lettre est également signée par des artistes cubains comme Hamlet Lavastida, contraint en septembre de s'exiler en Europe après avoir été arrêté à Cuba en juin, accusé d'"incitation à la délinquance" via les réseaux sociaux.