Démission surprise de l'émissaire de l'ONU pour la Libye Jan Kubis
L'émissaire de l'ONU pour la Libye, le Slovaque Jan Kubis, a démissionné de ses fonctions, une décision surprise qui intervient un mois avant une élection présidentielle cruciale dans ce pays, a rapporté l'AFP citant de sources diplomatiques à l'ONU.
"Kubis a démissionné", a indiqué à l'AFP un diplomate sous couvert d'anonymat, une information confirmée par plusieurs autres sources diplomatiques.
Aucune raison officielle n'a été donnée à ce stade à cette soudaine démission qui affaiblit de facto le poids de l'ONU et de l'ensemble de la communauté internationale face aux acteurs libyens, dans la perspective de la présidentielle libyenne délicate prévue le 24 décembre.
Peut-être que Jan Kubis "sent qu'il n'a pas assez de soutien", a indiqué un diplomate, également sous couvert de l'anonymat.
Le Conseil de sécurité de l'ONU s'était récemment divisé sur l'opportunité de reconfigurer la direction de la mission politique onusienne en Libye (Manul), plusieurs membres du Conseil réclamant que le poste d'émissaire soit redéployé de Genève à Tripoli.
Selon des diplomates, Jan Kubis était réticent au transfert de son poste.
Après un bras de fer à rebondissements en septembre pendant trois semaines entre Moscou, qui a brandi plusieurs fois la menace d'utiliser son veto, et Londres, auteur de la résolution prolongeant la mission, le Conseil de sécurité s'était résolu le 30 septembre à une extension s'achevant fin janvier.
A l'origine, la Manul aurait dû être reconduite pour un an de manière quasi-automatique, avec un affichage d'unité internationale à l'approche d'un scrutin présidentiel visant à tourner la page d'une dizaine d'années de guerre.
L'Afrique, qui avait multiplié en 2020 les pressions pour que l'émissaire ne soit plus européen mais africain, devrait revenir rapidement à la charge pour récupérer le poste.