Daniel Ortega visé par un mandat d’arrêt international pour crimes contre l’humanité
Un juge argentin a émis un mandat d’arrêt contre le président nicaraguayen Daniel Ortega et son épouse Rosario Murillo, accusés de violations systématiques des droits humains.
Cette procédure repose sur le principe de “compétence universelle”, permettant de poursuivre les auteurs de crimes contre l’humanité indépendamment du lieu où ils ont été commis.
L’avocat argentin Dario Richarte, à l’origine de cette plainte avec des universitaires de Buenos Aires, décrit le régime Ortega comme “la dictature la plus sanglante” d’Amérique latine. Cette initiative judiciaire s’inscrit dans une série de dénonciations, notamment celles des Nations Unies et d’ONG comme Amnesty International, qui alertent sur la “machine répressive” du régime et la menace croissante sur les droits fondamentaux au Nicaragua.
Une figure historique devenue symbole d’autoritarisme
Ortega, acteur clé de la révolution sandiniste de 1979, avait initialement suscité l’espoir avec des réformes sociales majeures et une lutte efficace contre la pauvreté. Après plusieurs échecs électoraux, il revient au pouvoir en 2007. Cependant, son régime prend un tournant autoritaire marqué, notamment après les manifestations de 2018, réprimées dans le sang avec plus de 320 morts.
Depuis, Ortega a consolidé un État policier : opposition muselée, médias contrôlés, et réformes constitutionnelles supprimant l’indépendance judiciaire. Son épouse, désormais “coprésidente”, et leurs enfants contrôlent des secteurs stratégiques, étendant l’emprise familiale.
Exil et répression
Les opposants sont emprisonnés, exilés ou privés de nationalité. Plus de 400 personnalités politiques, journalistes et intellectuels en ont été victimes. À cela s’ajoute une parodie de démocratie, comme lors des dernières élections municipales où le parti sandiniste a remporté la totalité des sièges.
Avec une réforme constitutionnelle à venir renforçant encore leur pouvoir, Ortega et Murillo semblent avoir verrouillé leur régime, laissant peu d’espoir à une issue démocratique.