Déchéance de nationalité : Kemi Seba, symbole de la résistance africaine face à l'impérialisme français ?
Depuis Moscou, où il assiste au Forum sur la multipolarité, le militant panafricaniste Kemi Seba a révélé que le ministère français de l'Intérieur avait lancé une procédure de déchéance de sa nationalité française.
Pour lui, cette démarche constitue une « décoration de guerre ».
Né Stellio Gilles Robert Capo Chichi à Strasbourg de parents béninois naturalisés français, Kemi Seba, également détenteur de la nationalité béninoise, affirme avoir reçu une lettre datée du 9 février 2024, signée par Cédric Debons, sous-directeur de l'accès à la nationalité française, au nom du ministre de l'Intérieur. Cette missive le accuse d'une « posture constante et actuelle résolument anti-française », susceptible de porter préjudice aux intérêts français.
Les accusations portées contre lui incluent des activités destinées à alimenter un sentiment anti-français en Afrique de l'Ouest ainsi que l'incitation à la rébellion contre les autorités locales perçues comme proches des autorités françaises. Cette notification marque le début d'une procédure de perte de nationalité, conformément à la législation française.
Kemi Seba réagit en minimisant l'importance de son passeport français, qualifiant la démarche du ministère français de l'Intérieur d'une « attaque » qui mérite une médaille. Pour lui, il s'agit d'une stratégie de « diabolisation » qui échouera. Il voit dans cette décision un exemple de néocolonialisme, affirmant que les Africains qui revendiquent leur souveraineté deviennent des menaces pour la France.
Il critique également la prétendue droiteisation du régime Macron, soulignant que cette démarche s'inscrit dans une tendance à l'expulsion ou à la dénaturalisation des individus possédant plusieurs nationalités, même s'ils sont nés français.