Découverte archéologique au Maroc: 80 empreintes humaines vieilles de plus de 100 000 ans mises au jour
Une remarquable découverte archéologique a été réalisée au Maroc en 2022, avec la mise au jour de plus de 80 empreintes humaines, datant d'il y a environ 100 000 ans.
Considérées comme les plus anciennes empreintes humaines en Afrique du Nord et dans le sud de la Méditerranée, ces traces ont été révélées sur le littoral du nord du Maroc, près de la ville de Larache, à environ 90 km au sud de Tanger.
Révélées à l'AFP par Anass Sedrati, conservateur du site archéologique de Lixus-Larache, ces empreintes, laissées par au moins cinq individus dont des enfants, témoignent de l'activité humaine ancienne dans la région. Les chercheurs estiment que ce groupe d'individus se déplaçait sur la plage en direction de la mer, probablement à la recherche de nourriture et de coquillages, suggérant qu'ils étaient des pêcheurs ou des cueilleurs.
Cette découverte remarquable a été réalisée par une équipe internationale de chercheurs marocains, français, espagnols et allemands, et a été publiée dans la prestigieuse revue scientifique Nature en janvier. Elle constitue l'un des sites de traces humaines les mieux préservés au monde et le plus ancien en Afrique du Nord et dans le sud de la Méditerranée.
Selon les chercheurs, la découverte a eu lieu lors d'une mission de mesures sur le terrain en juillet 2022, dans le cadre d'un projet de recherche sur l'origine et la dynamique des blocs rocheux qui jonchent le littoral. Cette trouvaille vient s'ajouter à une série de découvertes archéologiques significatives dans la région, dont des restes d'Homo sapiens datés de 300 000 ans, précédemment découverts dans le nord-ouest du Maroc en 2017, repoussant ainsi l'origine de notre espèce de 100 000 ans.
Anass Sedrati souligne l'importance de cette découverte pour l'histoire de l'espèce humaine, notant également la présence de traces d'animaux sur le site. Il met en garde contre les menaces qui pèsent sur ce site patrimonial, telles que l'élévation du niveau de la mer et les tempêtes, et appelle à sa préservation.
Mouncef Sedrati, responsable du projet de recherche, souligne quant à lui la possibilité de découvrir de nouvelles empreintes au fur et à mesure de l'érosion des sédiments, offrant ainsi une opportunité précieuse pour mieux comprendre les activités et les modes de vie des Homo sapiens qui ont occupé cette région côtière de Larache il y a des millénaires.