Depuis un an, le deuil empêché des familles de victimes du Covid-19
Les proches des victimes du Covid-19 empêchés, il y a un an, de faire leur deuil lors de la première vague de l’épidémie réclament aujourd’hui une journée de deuil national.
C’était il y a un an. Et pourtant, la « colère », « l’angoisse » et le « sentiment d’injustice » résonnent toujours dans la voix de Claire. Sa mère, Marie-Gabrielle, est morte au printemps 2020 des suites du Covid-19 dans une unité de soins de longue durée (USLD), à Charleville-sous-Bois (Moselle).
Aujourd’hui, les souvenirs douloureux refont surface : « Le 22 mars, c’était son anniversaire, elle fêtait ses 80 ans. Le 31, on apprend qu’elle a le Covid et le 5 avril, elle décède. »
Ce qui ronge surtout Claire, « c’est de ne pas avoir pu lui dire au revoir ». A ce moment-là, la France vit ses premières semaines confinées, les USLD et les Ehpad sont fermés, les visites, interdites.
La seule façon pour Claire et sa sœur Nadia d’accompagner leur mère dans ses derniers jours sera par la fenêtre de sa chambre grâce à la complicité des infirmières et quelques entorses au confinement.
Mais les deux quinquagénaires n’auront pas l’occasion de la revoir « en vrai », même après sa mort : « Tout a été fait sans nous. On nous a interdit de voir le corps, d’être présentes pour la crémation, ses effets personnels ont été mis dans un sac-poubelle… » Ces protocoles funéraires « inhumains », les empêchent de faire correctement leur deuil. Nadia se refuse encore à disperser ses cendres.