EdF: Deschamps sort de son silence et s'explique sur l'affaire Benzema
Dans un entretien au Parisien, le sélectionneur de l'équipe de France Didier Deschamps revient sur le forfait de Karim Benzema quelques jours avant le début de la Coupe du monde.
Il a confirmé que le joueur était bel et bien blessé et démentant tout malaise, assurant aussi que son choix de retraite internationale est définitif.
Didier Deschamps referme le dossier Karim Benzema. Dans un entretien accordé au Parisien, le sélectionneur de l'équipe de France revient sur le forfait polémique du Ballon d'or 2022 à quelques heures du début de la Coupe du monde, avant qu'il ne prenne sa retraite internationale dans la confusion.
"Je n’avais pas pour objectif à 100 % de le voir débuter le premier match"
"Karim nous a rejoints le 14 novembre après une période de semi-inactivité dans son club, rappelle Deschamps. Il a suivi un programme individualisé, son retour à l’entraînement collectif a été décalé. Je n’avais pas, comme avec Raphaël (Varane) d’ailleurs, pour objectif à 100 % de le voir débuter le premier match face à l’Australie".
"Quand Karim s’est blessé, notre médecin l’a accompagné à la clinique Aspetar pour passer une IRM, poursuit-il. Karim a transmis les résultats à quelqu’un qui le suit à Madrid et qui lui a également donné un avis. Quand il est rentré à l’hôtel, il était déjà plus de minuit. J’ai rejoint Karim dans sa chambre avec notre docteur qui était venu me faire le compte rendu de l’IRM".
"Karim m’a dit lui-même qu’il n’aurait pas été prêt"
Le coach des Bleus évoque également l'état dans lequel se trouvait le joueur au moment de la triste annonce. "Karim est meurtri car cette Coupe du monde représentait beaucoup pour lui. Il me dit: 'C’est mort'. Le diagnostic de notre médecin rejoint celui qu’on lui a donné à Madrid. Au mieux, son retour à l’entraînement ne pouvait pas intervenir avant le 10 décembre".
Avant de réagir sur les publications mystérieuses de 'KB9' ayant suivi son forfait. "Dans sa communication sur son réseau social, il fait part de sa déception de devoir renoncer, mais justifie ce choix par son souci de penser à l’équipe, défend-il. On est restés ensemble une vingtaine de minutes. En le quittant je lui dis: Karim, il n’y a pas d’urgence. Tu organises ton retour avec le team manager. En me réveillant, j’apprends qu’il est parti. C’est sa décision, il ne vous dira pas le contraire, je la comprends et la respecte".
Deschamps balaye également l'idée que Benzema était encore en forme pour revenir avant la demi-finale contre le Maroc, alors qu'il avait repris avec le Real Madrid. "Il a joué trente minutes d’un match d’entraînement, note-t-il. Vous croyez vraiment que c’est comparable avec l’intensité d’une demi-finale de Coupe du monde? Malgré son talent et son statut que personne n’a jamais contestés, vous l’imaginez revenir au tout dernier moment? Karim m’a dit lui-même qu’il n’aurait pas été prêt".
"Quand je lui ai parlé, début janvier, sa décision n’était pas définitive. Elle l’est désormais"
"Aucun joueur ne s’est réjoui de son départ comme j’ai pu l’entendre ou le lire, poursuit-il. Karim le sait aussi. Je ne sais pas qui colporte pareilles rumeurs. Ce n’est même plus de la polémique, c’est de la malveillance. Si les sourires sont apparus, ce n’est pas parce que Karim nous avait quittés, mais parce que l’équipe gagnait".
Enfin, le sélectionneur apprend qu'il est resté en contact avec son attaquant après le Mondial. "Je l’ai appelé après la prolongation de mon contrat, déclare-t-il. On a eu une longue discussion. Je l’ai recontacté plus récemment par rapport aux exigences administratives des préconvocations. Je voulais connaître sa position". Avant d'affirmer que le buteur merengue lui a "confirmé sa décision d’arrêter sa carrière internationale", sans vouloir en donner les raisons.
"Quand je lui ai parlé, début janvier, sa décision n’était pas définitive, conclut Deschamps. Elle l’est désormais et je me dois de la respecter. C’est un joueur important dans l’histoire de l’équipe de France qui s’en va". Il annonce enfin que les joueurs ayant pris leur retraite internationale depuis le sacre de 2018 ont été invités lors du prochain France-Pays-Bas, le 24 mars au Stade de France, pour un hommage. Reste à savoir si l'invitation sera honorée par le dernier Ballon d'or.
Le Graët, le Mondial, Benzema, Mbappé, le capitanat…. Deschamps met les choses au point
— Le Parisien (@le_Parisien) March 10, 2023
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