« Pinocchio », sur Disney+ :une Marionette qui devient un garçon de pixels
Après avoir été, avant l’été, le marionnettiste pervers et égoïste d’une innocente rockstar (Elvis, de Baz Luhrmann), voici Tom Hanks en créateur altruiste d’un pantin libéré de ses fils.
Dans le rôle de Geppetto, l’acteur retrouve Robert Zemeckis, maître de l’artifice hollywoodien qui le dirigea dans Forrest Gump (1994). On retrouve par éclairs ce qui fait la singularité de ces deux talents – l’immense culture dramatique de Hanks, qui s’inspire ici des acteurs de composition de l’âge d’or des studios (Victor Moore dans Place aux jeunes, de Leo McCarey, en 1937, par exemple), et l’inventivité plastique de Zemeckis (dans l’atelier de Geppetto, chaque pendule est sculptée sur un thème emprunté au cinéma d’animation, de Blanche-Neige à Qui veut la peau de Roger Rabbit ?).
Malgré la somme de talents investis dans le projet, ce remake du deuxième long-métrage issu du studio Disney, il y a quatre-vingt-deux ans, reste un produit inscrit dans une stratégie commerciale qui, pour l’instant, n’a donné (à l’exception du Dumbo, de Tim Burton, en 2019) que des produits insipides.
Depuis les premières expériences (Les 101 Dalmatiens, de Stephen Herek, avec Glenn Close, en 1996, suivi des 102 Dalmatiens, de Kevin Lima, avec Gérard Depardieu, en 2000), il s’agit encore et toujours de passer un vernis de réalité sur des univers créés quelques décennies plus tôt par les animateurs de Disney selon le monde .