Disparition d'Emile : Pourquoi l'affaire est "complexe" pour les enquêteurs
Évoquant "la complexité de l'affaire" du petit Emile, disparu il y a une dizaine de jours, le parquet a annoncé mardi 18 juillet l'ouverture d'une information judiciaire.
Aucun élément matériel évident
Depuis sa disparition, samedi 8 juillet, aucune trace d'Emile n'a été retrouvée. Les 30 maisons du Haut-Vernet ont d'ores et déjà été fouillées, tous les habitants interrogés et tous les véhicules visités.
De même 97 hectares de champs, de bois ou de terrains escarpés ont été "minutieusement" inspectés, avait précisé Rémy Avon, le procureur de la République de Digne-les-Bains, au cours des recherches, parlant d'"une des plus importantes opérations de ratissage judiciaire jamais conduite".
Mais toutes ces opérations, les deux premiers jours sous forme de battues citoyenne avec l'aide de centaines de volontaires, venus parfois de loin, puis par des gendarmes de la section de recherche de Marseille ou de la brigade de recherche de Digne, n'ont donc pas permis de retrouver la trace de l'enfant. Pas plus que les chiens de recherche spécialisés utilisés par les enquêteurs.Un village isolé, selon ladepeche.
Le Haut-Vernet est un minuscule hameau de 25 habitants, qui se trouve à environ deux kilomètres du Vernet, le village de 125 habitants auquel il est administrativement rattaché, à quelque 30 kilomètres au nord de Digne-les-Bains.
Le Haut-Vernet se trouve dans un secteur de moyenne montagne, à 1300 mètres d’altitude. La zone présente une alternance d’espaces cultivés et d’autres boisés, dans le creux desquels coulent des cours d’eau à faible débit, rapporte Le Figaro. Le hameau se trouve au bout de la départementale 457, un réel cul-de-sac. "Avec une route où l’on ne peut pas passer à deux voitures". Dans les environs proches du hameau, le paysage est globalement vallonné.
Ainsi, le hameau ne dispose que de peu de témoins et n'est pas équipé de caméras de vidéosurveillance, ce qui ne joue pas en faveur des enquêteurs. Ces derniers ont cependant pu faire conserver les enregistrements des axes routiers des alentours.
Une masse considérable d'éléments collectés
Durant la première semaine d'enquête, une "masse considérable d'éléments" a été collectée sur le terrain, au hameau du Haut-Vernet, a indiqué le procureur. De plus, au total, 1400 signalements téléphoniques ont été enregistrés sur la ligne dédiée mise en place suite au lancement d'un appel à témoins.
Parmi les éléments collectés par les enquêteurs et qui doivent maintenant être analysés figure notamment la téléphonie. "Près de 1600 lignes téléphoniques" ont borné "dans le secteur au moment de la disparition". Néanmoins, en raison de la topographie montagneuse du territoire de la disparition, ce périmètre exact est difficile à délimiter, les communications pouvant borner sur différents relais.
Une pression médiatique forte
Face au mystère de la disparition du petit garçon, tous les regards sont tournés vers le Haut-Vernet. Dès les premiers jours, curieux de passage, journalistes, médiums et bénévoles se sont succédé dans le village et ses alentours. Il y a quelques jours, l'un des oncles d'Emile, "excédé", aurait ainsi "arraché son carnet de notes des mains d'un reporter de presse écrite", alors que ce dernier recueillait les confidences d'une habitante du Vernet. Une pression médiatique qui ne doit cependant pas influencer les investigations.
Afin de "protéger l'enquête", l'accès au hameau est à présent interdit, jusqu’au 31 juillet. Le maire, François Balique, a confié craindre l'apparition d'un "tourisme malveillant" au sein de sa commune. Seuls les habitants peuvent accéder au village.