Dissolution au Sénégal, « disparition » au Mali, diamants africains, Aliko Dangote à Kigali et Abbas Jaber à Corsair : les 5 infos qu’il ne fallait pas rater
La décision de Bassirou Diomaye Faye de dissoudre l’Assemblée au Sénégal, le cas Kassoum Goïta au Mali, le business du diamant sur le continent..
La décision de Bassirou Diomaye Faye de dissoudre l’Assemblée au Sénégal, le cas
Kassoum Goïta au Mali, le business du diamant sur le continent, la rencontre secrète organisée par Alikdo Dangote et l’entrée d’Abbas Jaber au capital de Corsair : voici votre les 5 infos qu’il ne fallait pas rater.
1 – Sénégal : Bassirou Diomaye
Dissolution programmée. Le couperet est tombé, jeudi 12 septembre dans la soirée : « En vertu des pouvoirs qui me sont conférés par l’article 87 de la Constitution, je dissous l’Assemblée nationale », a annoncé Bassirou Diomaye Faye, lors d’une allocution diffusée sur la chaîne nationale. Les législatives se tiendront le 17 novembre prochain.
Élu le 24 mars dernier, Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre, Ousmane Sonko, ne disposaient en effet que de 26 députés sur les 165 d’une Assemblée nationale très largement dominée par les partisans de son prédécesseur, Macky Sall. Le chef de l’État sénégalais, visiblement pressé de retrouver de plus grandes marges de manœuvres au sein de l’hémicycle, avait pris le soin de saisir le Conseil constitutionnel pour s’assurer de la date à laquelle il pouvait déclarer la dissolution.
2 – Mali : le cas Kassoum Goïta, ex-patron des renseignements, dans le viseur de la junte
Porté disparu. Pendant soixante jours, les proches et les avocats du colonel-major Kassoum Goïta ont craint le pire. Le 31 mai dernier, l’ancien chef de la Sécurité d’État, les renseignements maliens, placé en détention en novembre 2021, a « disparu » de sa cellule du camp 1 de la gendarmerie de Bamako. Il y est finalement « réapparu » dans la nuit du lundi 9 au mardi 10 septembre. Jeudi, son avocat, Me Mohamed Goïta, a pu lui rendre visite, ainsi qu’à l’adjudant-chef Abdoulaye Ballo, qui avait, lui aussi, « disparu ». Les deux hommes, qui disent ne pas avoir subi de tortures physiques, avaient été transférés dans les locaux de la Sécurité d’État, où ils ont, selon leur avocat, subi des conditions de détention inhumaines.
Dans le viseur de la junte. Kassoum Goïta avait été nommé à la tête de la Sécurité d’État en décembre 2020, quelques mois après le premier coup d’État d’Assimi Goïta, qui avait conduit à la chute d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), en août 2020. Au lendemain du second coup d’État, mené cette fois contre le président de la transition, Bah N’Daw, le colonel-major Kassoum Goïta disparait de la circulation. En novembre 2021, il « réapparait », dans sa cellule du camp 1 de la gendarmerie de Bamako. Il est alors accusé de « complot » contre le régime dirigé par Assimi Goïta, aux côtés, notamment, de l’ancien secrétaire général de la présidence de Bah N’Daw, Kalilou Doumbia, et de l’adjudant-chef Abdoulaye Ballo. Le dossier a été renvoyé devant la Cour d’assises.
3 – En Afrique, le business du diamant est-il vraiment éternel ?
Karowe superstar. Un demi-kilo, pour 2 492 carats. Ce n’est plus un diamant, c’est un pavé. Désormais deuxième plus gros diamant jamais découvert au monde, il est sorti, fin août, de la mine de Karowe. C’est le septième, issu de ce gisement botswanais, à se classer dans le « top 15 » des plus gros diamants au monde. Ce nouveau record vient confirmer, une fois de plus, que l’Afrique est bel et bien une « terre de diamants », pour le meilleur et pour le pire.
Duel de diamants. La si précieuse pierre a cependant un sérieux concurrent : le diamant de laboratoire. Longtemps resté marginal, le diamant de « synthèse » représente désormais presque 20% du marché mondial. Moins cher, il séduit de plus en plus de clients. Mais est-il pour autant plus éthique, socialement et écologiquement, que les diamants naturels ? La réponse dans notre infographie.
4 – La rencontre secrète organisée par Aliko Dangote au Rwanda
Discret conclave. Du 6 au 8 septembre, Kigali a accueilli, dans la plus grande discrétion, certaines des plus grandes fortunes du continent. L’African Renaissance Retreat, le nom donné à ce conclave presque secret par son organisateur, le milliardaire nigérian Aliko Dangote, a rassemblé plus de 50 personnalités des affaires et décideurs politiques du continent, rapporte Thaïs Brouck, dans le « confidentiel » qu’il signe pour JA sur la rencontre. L’objectif ? Imaginer les réponses aux défis économiques auxquels le continent est confronté.
Kagame et Ruto. Le président rwandais Paul Kagame, dont le pays s’est fait l’hôte de la rencontre, ainsi que son homologue kényan, William Ruto, étaient les deux seuls chefs d’État présents lors de cette rencontre, à l’issue de laquelle aucune communication officielle n’a été produite. Les personnes interrogées par Jeune Afrique ont déclaré « ne pas être autorisées à donner d’informations à ce sujet ». Alex Alozie, COO d’UBA, s’est tout de même permis d’évoquer la rencontre sur X (ex-Twitter) : « L’impact de la retraite est clair : des idées audacieuses et des solutions concrètes qui façonneront l’avenir de l’Afrique. »
5 – Pourquoi Corsair a choisi Abbas Jaber pour se relancer
Actionnaire providentiel. Un temps évoquée, l’entrée de l’État du Congo au capital de la compagnie aérienne française Corsair – Brazzaville envisageait alors de prendre 40% des parts – a finalement été écartée, fin juillet. Le 9 septembre, le « plan B » a été annoncé : l’industriel Abbas Jaber. Un « homme providentiel » déjà très connu sur le continent : le businessman est, entre autres, président d’Advens-Geocoton, conglomérat cotonnier actif dans une dizaine de pays du continent.
15 millions d’euros. C’est la somme qu’Abbas Jaber met sur la table. Un apport exactement identique à celui que Brazzaville avait prévu d’investir, qui permettra à l’homme d’affaires de détenir 40% des parts. Mais si elle est conséquente, cette entrée au capital de Corsair ne suffira pas, à elle seule, de sortir la compagnie française de l’ornière.
Pascal de Izaguirre, le PDG de la compagnie, qui compte aussi sur 15 autres millions injectés par des actionnaires historiques et de nouveaux entrants, a également demandé à l’État français un « effacement de dettes » à hauteur de 103 millions d’euros, et un « rééchelonnement et crédit d’impôt » pour 44 millions d’euros dans le cadre d’un plan de restructuration. Tout comme l’entrée au capital d’Abbas Jaber, ce « plan d’affaires projeté » doit encore obtenir l’imprimatur de la Commission européenne.