Guerre en Ukraine: La présence du drone iranien Mohajer 6 dans l'espace ukrainien est confirmé
La russie est-elle capable de produire ses propres drones de combat ? On est en droit de se poser la question après les révélations sur la présence d’au moins deux modèles de facture iranienne dans les rangs de l’aviation russe.
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Pour mémoire un UCAV est un Unmanned Combat Air Vehicle, c’est à dire un drone de combat. Le Qods Mohajer 6 n’a donc rien à voir avec l’HESA Shahed 136 dont la présence dans l’aviation russe a récemment été révélée par ses attaques contre des cibles civiles ukrainiennes. Ce dernier est une munition rôdeuse, un engin à mi-chemin du drone traditionnel et du missile de croisière. Une arme que certains en Europe et aux États-Unis considèrent désormais comme un symbole de lâcheté, en oubliant au passage les AeroVironment Switchblade américains ou l’I.A.I Harop israélien qui lui sont équivalents, selon avionslegendaires.
Que la Russie ne sache pas produire de telles munitions rôdeuses n’a rien de très étonnant, c’est une technologie au final assez particulière.
Par contre la dotation par Moscou de Qods Mohajer 6 est beaucoup plus inquiétante sur l’état actuel de l’industrie aéronautique russe. Car celui-ci est un drone de combat tout ce qu’il y a de plus académique, un engin capable à la fois de mener des missions de reconnaissance et de surveillance mais aussi de frappes aériennes. À la différence notable du Shahed 136 le Mohajer 6 rentre à sa base une fois la mission terminée, il ne s’écrase pas sur la cible pour la détruire.
La capture début octobre d’un exemplaire par les forces ukrainiennes a surpris plus d’un observateur. Si l’avion sans pilote n’était plus armé il portait le serial ER-860 typique des forces armées russes. Il est très similaire à celui des STT Orlan 10 de reconnaissance tactique de facture russe fréquemment abattus par la DCA ukrainienne.
Plusieurs observations ukrainiennes laissent désormais à supposer que les Mohajer 6 ont été russifiés par l’apport de missiles antichars à guidage laser 9K121 Vikhr et 9M123 Khrizantema, respectivement connus au sein de l’OTAN comme AT-16 Scallion et AT-15 Springer. Ces deux armes sont réputés d’une redoutable précision. Entre quatre et six peuvent être emportés par les drones de combat de facture iranienne.
On ignore actuellement si ces drones sont lancés depuis des territoires ukrainiens sous occupation russe comme la Crimée et le Donbass ou depuis la Biélorussie et la Russie. Ce qui est assuré par contre c’est que l’un d’entre eux a été descendu aux abords d’Odessa à la fin du mois dernier.
Quoiqu’il en soit l’alliance militaire entre Moscou et Téhéran est depuis plusieurs mois évidente, et confirmée par la volonté iranienne d’acquérir le chasseur Su-35 Flanker-E. Pour autant que la Russie en soit arrivée à acheter des drones de combat iraniens n’augure rien de bon sur l’état de son industrie aéronautique. On peut se dire que les restrictions économiques et financières ordonnées par les Américains et Européens ont eu des résultats catastrophiques sur celle-ci. On remarque aussi que la Russie ne semble pas disposer de drones de combat chinois, pourtant réputés plus dangereux que ceux produits en Iran.