Paris : des échauffourées entre la police et des manifestants kurdes
Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants kurdes vendredi près d’un centre culturel kurde du centre de Paris devant lequel un homme a tué trois personnes à la mi-journée.
LIRE AUSSI: Coups de feu à Paris : trois victimes et plusieurs blessés, le suspect interpellé
Cinq policiers ont été blessés et une personne a été interpellée pour des violences sur les forces de l'ordre, a indiqué à l'AFP une source policière.
Ces incidents ont débuté lorsque la foule s'est heurtée à un cordon de forces de l'ordre qui protégeait le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, venu sur place pour faire le point sur l'enquête et s'adresser aux journalistes, selon france24.
Les forces de l'ordre ont tiré des grenades lacrymogènes sur les manifestants, qui ont en retour lancé des projectiles dans leur direction, brûlé des poubelles et érigé des barricades dans la rue.
Les vitres de plusieurs véhicules particuliers et de police ont été brisées par des pavés et briques, et de nombreux feux ont été allumés sur la chaussée, rue du Faubourg Saint-Denis et boulevard de Strasbourg.
"PKK" (Parti des travailleurs du Kurdistan), "les martyrs ne meurent pas !", scandaient notamment des manifestants.
Peu avant, certains d'entre eux avaient tenté de forcer le passage vers le centre culturel kurde, rue d'Enghien.
À Marseille, environ 150 Kurdes ont défilé dans une manifestation non déclarée entre la Canebière et la préfecture, où ils ont été bloqués par un cordon policier. Quatre personnes ont été interpellés en marge de la manifestation.
Colère et chagrin
Plus tôt, dans le quartier kurde de Paris, à 100 mètres du lieu des tirs meurtriers vendredi, des membres de la communauté kurde se sont très vite rassemblés après l'attaque pour crier leur colère et leur chagrin. Avec en tête le triple assassinat de kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), il y a neuf ans, dans le même arrondissement.
Un groupe d'une dizaine d'amis kurdes sont arrivés en courant. Vite effondrés sur le trottoir, ils ont éclaté en pleurs, en cris, aux pieds des policiers.
"Ça recommence, vous ne nous protégez pas. On nous tue !", hurle en pleine rue une jeune réfugiée kurde (qui a refusé d'être identifiée) avant de prendre son visage dans ses mains et d'être sortie de la foule par ses camarades en état de choc.
Trois personnes ont été tuées par balles et trois autres blessés peu avant midi, rue d'Enghien, au niveau du centre culturel kurde Ahmet Kaya.
La foule ne sait pas encore que le tireur présumé, interpellé et placé en garde à vue, est un Français de 69 ans, conducteur de train à la retraite, connu pour s'être déjà attaqué avec un sabre à des migrants dans un camp du 12e arrondissement, selon les premiers éléments de l'enquête.
Parmi les dizaines de Kurdes rassemblés, bouleversés, les rumeurs d'attaque "politique" galopent. Des slogans fusent déjà : "Extrême droite, assassin !" ou "Erdogan, assassin !", visant le président turc.
En milieu d'après-midi, le rassemblement dégénère en échauffourées avec la police.
Ce vendredi, un frère et une sœur devaient se retrouver dans un petit restaurant kurde du quartier quand ils ont vu la police arriver et boucler la rue du centre culturel kurde. Ils disent avoir compris immédiatement. "Je me suis dit 'Ce n'est pas possible que ça recommence, pas les nôtres'", dit la sœur, Jihan Akdogan. "On savait très bien que ça recommencerait", répond le frère, Juan Golan Elibeg, 41 ans.
Au milieu des Kurdes de tous âges et de soutiens de l'opposition prokurde, ils se prennent dans les bras, tentent de récupérer les premières informations.
Pour l'heure, le Parquet national antiterroriste (Pnat) et ses services sont venus sur place mais il n'y a "aucun élément qui privilégierait la nécessité de leur saisine", a expliqué la procureur de la République de Paris. Les motifs racistes des faits "vont évidemment faire partie des investigations", a-t-elle ajouté.
"Ça nous renvoie à ce qu'il s'est passé en 2013"
Mais les Kurdes présents revivent le traumatisme d'il y a neuf ans : non loin de là, le 9 janvier 2013, Sakine Cansiz, 54 ans, une des fondatrices du PKK, Fidan Dogan, 28 ans, et Leyla Saylemez, 24 ans, avaient été tuées de plusieurs balles dans la tête au siège du Centre d'information du Kurdistan.
La police a fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants kurdes vendredi près d'un centre culturel kurde de Paris devant lequel un homme a tué trois personnes à la mi-journée.
Cinq policiers ont été blessés et une personne a été interpellée pour des violences sur les forces de l'ordre, a indiqué à l'AFP une source policière.
Ces incidents ont débuté lorsque la foule s'est heurtée à un cordon de forces de l'ordre qui protégeait le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, venu sur place pour faire le point sur l'enquête et s'adresser aux journalistes.
Les forces de l'ordre ont tiré des grenades lacrymogènes sur les manifestants, qui ont en retour lancé des projectiles dans leur direction, brûlé des poubelles et érigé des barricades dans la rue.
Les vitres de plusieurs véhicules particuliers et de police ont été brisées par des pavés et briques, et de nombreux feux ont été allumés sur la chaussée, rue du Faubourg Saint-Denis et boulevard de Strasbourg.
"PKK" (Parti des travailleurs du Kurdistan), "les martyrs ne meurent pas !", scandaient notamment des manifestants.
Peu avant, certains d'entre eux avaient tenté de forcer le passage vers le centre culturel kurde, rue d'Enghien.
À Marseille, environ 150 Kurdes ont défilé dans une manifestation non déclarée entre la Canebière et la préfecture, où ils ont été bloqués par un cordon policier. Quatre personnes ont été interpellés en marge de la manifestation.
Colère et chagrin
Plus tôt, dans le quartier kurde de Paris, à 100 mètres du lieu des tirs meurtriers vendredi, des membres de la communauté kurde se sont très vite rassemblés après l'attaque pour crier leur colère et leur chagrin. Avec en tête le triple assassinat de kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), il y a neuf ans, dans le même arrondissement.
Un groupe d'une dizaine d'amis kurdes sont arrivés en courant. Vite effondrés sur le trottoir, ils ont éclaté en pleurs, en cris, aux pieds des policiers.
"Ça recommence, vous ne nous protégez pas. On nous tue !", hurle en pleine rue une jeune réfugiée kurde (qui a refusé d'être identifiée) avant de prendre son visage dans ses mains et d'être sortie de la foule par ses camarades en état de choc.
Trois personnes ont été tuées par balles et trois autres blessés peu avant midi, rue d'Enghien, au niveau du centre culturel kurde Ahmet Kaya.
La foule ne sait pas encore que le tireur présumé, interpellé et placé en garde à vue, est un Français de 69 ans, conducteur de train à la retraite, connu pour s'être déjà attaqué avec un sabre à des migrants dans un camp du 12e arrondissement, selon les premiers éléments de l'enquête.
Parmi les dizaines de Kurdes rassemblés, bouleversés, les rumeurs d'attaque "politique" galopent. Des slogans fusent déjà : "Extrême droite, assassin !" ou "Erdogan, assassin !", visant le président turc.
En milieu d'après-midi, le rassemblement dégénère en échauffourées avec la police.
Ce vendredi, un frère et une sœur devaient se retrouver dans un petit restaurant kurde du quartier quand ils ont vu la police arriver et boucler la rue du centre culturel kurde. Ils disent avoir compris immédiatement. "Je me suis dit 'Ce n'est pas possible que ça recommence, pas les nôtres'", dit la sœur, Jihan Akdogan. "On savait très bien que ça recommencerait", répond le frère, Juan Golan Elibeg, 41 ans.
Au milieu des Kurdes de tous âges et de soutiens de l'opposition prokurde, ils se prennent dans les bras, tentent de récupérer les premières informations.
Pour l'heure, le Parquet national antiterroriste (Pnat) et ses services sont venus sur place mais il n'y a "aucun élément qui privilégierait la nécessité de leur saisine", a expliqué la procureur de la République de Paris. Les motifs racistes des faits "vont évidemment faire partie des investigations", a-t-elle ajouté.
"Ça nous renvoie à ce qu'il s'est passé en 2013"
Mais les Kurdes présents revivent le traumatisme d'il y a neuf ans : non loin de là, le 9 janvier 2013, Sakine Cansiz, 54 ans, une des fondatrices du PKK, Fidan Dogan, 28 ans, et Leyla Saylemez, 24 ans, avaient été tuées de plusieurs balles dans la tête au siège du Centre d'information du Kurdistan.