Cacao, soja, café et d'autres produits interdits en Europe, pourquoi ?
Enfin, l’importation des articles produits, après décembre 2020, au détriment de la nature a été interdite par l’Union Européenne (UE).
Il s’agit plus précisément des produits issus de la déforestation qui seront prohibés en Europe.
A cet effet, un une décision a été prise par l’UE et ses Etats membres lundi pour l’interdiction de l’importation d’une large variété de produits s’ils contribuent à la déforestation dont le Cacao, le Soja, le café…
Parmi les produits concernés par cet accord de l’UE, figurent, entre autres, l’huile de palme, le bois, la viande bovine et le caoutchouc outre plusieurs matières associées (cuir, chocolat, ameublement, papier imprimé, charbon de bois, etc.), mentionne l’UE dans un communiqué.
« Leur importation sera interdite si ces produits sont issus de terres déboisées après décembre 2020, en tenant compte des dommages infligés non seulement aux forêts primaires, mais à l’ensemble des forêts », précise la même source.
Traçabilité impérative…
Désormais, les compagnies d’importation doivent assurer voire prouver la traçabilités de leur produit importé à travers la géolocalisation des cultures pour pouvoir les faire enter dans zone Euro.
«Il s’agit d’une première dans le monde ! C’est le café du petit-déjeuner, le chocolat que nous mangeons, le charbon dans nos barbecues, le papier de nos livres. C’est radical», s’est félicité Pascal Canfin (Renew, libéraux), président de la commission Environnement au Parlement européen.
Pour rappel, en étant à l’origine de 16 % de la déforestation mondiale à travers ses importations, l’UE est le deuxième destructeur de forêts tropicales derrière la Chine, selon l’association WWF.
A ce propos, Greenpeace a qualifié cet accord d’«avancée majeure pour les forêts […] cette loi empêchera certaines entreprises de tirer profit de la déforestation», explique Eric Moranval, chargé de campagne Forêts au sein de l’ONG.
«Mais ne soyons pas naïfs : ce règlement n’offrira qu’une protection médiocre aux peuples indigènes qui paient de leur sang pour défendre la nature, et comporte des failles bénéfiques à certaines industries forestières. Nous resterons particulièrement vigilants dans les années à venir : l’UE doit élargir son champ d’action pour aussi impliquer le secteur financier et protéger la nature dans son ensemble, et pas seulement les forêts.», a-t-il soutenu.
Les autochtones, grands défenseurs de la nature…
En vertu de ce nouvel accord, après 2 ans, il sera question pour la Commission d’explorer la possibilité d’étendre le champ d’application à d’autres produits (comme le maïs, que les eurodéputés voulaient cibler dès à présent), à d’autres écosystèmes riches en stockage de carbone et en biodiversité, comme les tourbières, mais aussi au secteur financier.
«Nous avons déjà obtenu une définition beaucoup plus robuste de ce qu’est la dégradation des forêts pour couvrir de larges zones […] et des garanties pour protéger les droits des peuples autochtones, nos meilleurs alliés contre la déforestation», observe Christophe Hansen (PPE, droite), négociateur pour le Parlement.
Ainsi, les importateurs devront «vérifier la conformité avec la législation du pays de production, en matière de droits de l’homme, et s’assurer que les droits des populations autochtones concernées ont été respectés».