L’économie française devrait stagner cet automne, de «lourdes menaces» attendues sur l'Europe
Le produit intérieur brut (PIB) français devrait stagner cet automne, mais les craintes sur l'approvisionnement en énergie et l'inflation élevée font peser de «lourdes menaces» sur la croissance en Europe, a indiqué jeudi l'Insee.
L'Insee base sa prévision sur une croissance modeste au troisième trimestre (+0,2%, comme annoncé dans le point de conjoncture de septembre) après un second trimestre dynamique (+0,5%), est-il précisé dans cette note intitulée «Un automne lourd de menaces pour l'Europe».
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L'incertitude plane sur les trois derniers mois de l'année en raison d'un «scenario international qui s'assombrit», a déclaré jeudi Julien Pouget, chef du département de la conjoncture de l'Insee lors d'une conférence de presse.
«Ralentissement du commerce international d'ici la fin de l'année, l'inflation qui reste élevée, des inquiétudes spécifiques à l'Europe sur les approvisionnements énergétiques, un resserrement des politiques monétaires en toile de fond avec une volatilité accrue sur les marchés», a-t-il énuméré pour illustrer les menaces qui pèsent sur la croissance française mais aussi mondiale.
La prévision d'une stagnation du PIB au quatrième trimestre est donc un «scenario intermédiaire» qui inclut «la résilience» de certains indicateurs mais aussi les «craintes associées à d'éventuels arrêts de production» dans l'industrie.
L'inflation, contenue en septembre (5,6% sur un an) notamment grâce à la remise à la pompe, devrait diminuer légèrement en octobre puis «repartirait à la hausse» en novembre avec la baisse de la ristourne sur les carburants, pour atteindre 6,4% sur un an en décembre (contre 6,6% prévu précédemment).
Sur l'année, la prévision d'inflation passe de 5,3% à 5,2%, une prévision bien meilleure que pour d'autres pays européens grâce aux «fixations des prix de l'énergie» et aux «politiques publiques mises en place pour limiter les hausses des prix», affirme Julien Pouget.
La hausse des prix pèse cependant sur le pouvoir d'achat des ménages qui devrait baisser plus que prévu en 2022 (-0,6% selon l'indicateur par unité de consommation, contre -0,5% escompté initialement). Si les mesures de soutien permettent de limiter les prix de l'énergie, c'est l'alimentation qui, depuis septembre, pèse le plus avec une inflation attendue en glissement annuel à près de 12% en fin d'année selon Le Figaro .