Edouard Philippe objet d'une enquête pour des faits "graves"
Dans le cadre d’une enquête du PNF visant l’ex-Premier ministre et maire Horizons du Havre pour «prise illégale d’intérêts, détournement de fonds publics, favoritisme et harcèlement moral», des perquisitions ont lieu ce mercredi 3 avril».
Cible d’une plainte depuis septembre 2023, Edouard Philippe est cette fois dans le collimateur d’une enquête préliminaire du Parquet national financier (PNF), dont les investigateurs mènent ce mercredi 3 avril des perquisitions à l’hôtel de ville du Havre (Seine-Maritime) et au siège de la communauté urbaine Le Havre Seine Métropole, révèle Le Monde, rapporte l'AFP.
L’ex-Premier ministre, et actuel maire Horizons du Havre, est soupçonné de «prise illégale d’intérêts, détournement de fonds publics, favoritisme et harcèlement moral».
La procédure s’étend aussi à son adjointe chargée de l’innovation et du numérique et conseillère communautaire de la métropole, Stéphanie de Bazelaire, ainsi que la directrice générale des services de la communauté urbaine, Claire-Sophie Tasias, d’après le quotidien.
«Le maire, les élus et les équipes de la ville du Havre et de la communauté urbaine […] se tiennent entièrement et sereinement à la disposition du parquet pour donner l’ensemble des éléments nécessaires à l’enquête», ont-ils réagi dans un communiqué transmis à l’AFP.
«Moi-même, les élus, l’ensemble des services administratifs de la communauté urbaine et de la ville du Havre, sommes à la disposition des magistrats. Nous avons répondu et nous allons répondre à toutes les questions qu’ils posent pour démontrer très sereinement et de toute bonne foi que nous avons respecté les règles», a également expliqué l’ancien Premier ministre sur BFM.
Il y a sept mois, l’ancienne directrice générale adjointe de la communauté urbaine avait déposé plainte contre Edouard Philippe, auprès du PNF, pour «prise illégale d’intérêts, détournement de biens, favoritisme, concussion et harcèlement moral».
Le contrat à durée déterminée de cette femme n’avait pas été prolongé par le président de la collectivité, Edouard Philippe, en avril 2023. Il avait mis en cause son défaut d’expertise et d’implication, rappelle Le Monde.
En juillet 2020, Edouard Philippe, président de la communauté urbaine, a signé avec Stéphanie de Bazelaire, en tant cette fois que présidente bénévole de l’association LH French Tech, une convention d’objectifs pluriannuelle pour l’exploitation et l’animation de la Cité numérique. Des juristes de la communauté urbaine ont émis des recommandations et alertes sur la situation de conflit d’intérêts dans laquelle se trouvait de Bazelaire, selon Le Monde.
LH French Tech, créée en juillet 2020, a été désignée pour cette mission après un appel à manifestation d’intérêt lancé par la communauté urbaine en mars 2020 et dans le cadre d’un service d’intérêt économique général (SIEG).
L’association, seule candidate, devait toucher de la communauté urbaine 2,154 millions d’euros de compensation de service public pour mener à bien les projets, rappelle Le Monde.
«C’est très encourageant pour le statut de lanceur d’alerte et pour tous les agents publics qui, dans l’exercice de leurs fonctions, y compris au plus haut niveau, sont témoins de faits susceptibles de relever d’infractions», a de son côté réagi auprès de l’AFP Christelle Mazza, avocate de la plaignante. «Ils constituent, et cette affaire en témoigne à ce stade, de véritables sentinelles démocratiques», a-t-elle ajouté.