Élections Européennes 2024 : Attal et Bardella en duel acharné à deux semaines du scrutin
À deux semaines des élections européennes prévues le 9 juin, le débat télévisé entre le Premier ministre Gabriel Attal et Jordan Bardella, tête de liste du Rassemblement national (RN), a marqué un tournant dans la campagne.
Pendant 1 h 15, les deux hommes politiques ont confronté leurs visions sur France 2, abordant des sujets cruciaux pour les électeurs.
Jordan Bardella a ouvert le débat en critiquant sévèrement le bilan d'Emmanuel Macron et de Gabriel Attal, qu'il accuse de nuire au pouvoir d'achat des Français, de favoriser une "submersion migratoire" et de promouvoir une "écologie punitive". Selon lui, ce scrutin est un moment décisif pour juger les politiques de ces dernières années.
En réponse, Gabriel Attal a dramatisé les enjeux des élections, qu'il qualifie des "plus importantes de notre histoire". Il a évoqué le retour de la guerre en Europe, le dérèglement climatique et les défis posés par l'intelligence artificielle. Le Premier ministre a souligné l'urgence de ces questions et l'importance d'une réponse européenne unie.
Les deux candidats ont ensuite débattu sur la transition énergétique. Bardella a critiqué les politiques écologiques actuelles comme irréalistes, en particulier l'interdiction de la vente des véhicules thermiques à partir de 2035, qu'il voit comme une dépendance accrue à la Chine pour les batteries électriques. Attal a défendu cette décision, affirmant que l'Europe doit anticiper la hausse des prix du pétrole et investir massivement dans l'industrie décarbonée.
Sur la question agricole, Bardella a plaidé pour la fin des accords de libre-échange qui mettent en concurrence les produits français avec ceux provenant de pays aux normes moins strictes. Il a insisté sur la nécessité de protéger l'agriculture française contre une concurrence déloyale. Attal a rétorqué que la France s'est déjà opposée à des accords comme le Mercosur, affirmant que tous les accords commerciaux ne sont pas identiques et doivent être évalués au cas par cas.
Le débat a également touché la question migratoire, où Bardella a proposé une "double frontière" pour limiter la libre circulation des ressortissants non européens au sein de l'UE. Attal a critiqué cette proposition, la qualifiant d'impraticable et nuisible pour les travailleurs transfrontaliers français. Il a souligné que des contrôles aux frontières existent déjà et peuvent être renforcés sans mesures extrêmes.
Les candidats ont abordé les relations avec la Russie et la guerre en Ukraine. Attal a attaqué Bardella sur les liens historiques du RN avec Moscou, tandis que Bardella a reconnu une "naïveté collective" à l'égard de Vladimir Poutine. Il a affirmé avoir toujours condamné l'agression de l'Ukraine par la Russie au Parlement européen.
Ce face-à-face a été critiqué par d'autres partis pour le manque d'équité du temps de parole alloué par France 2. Les principales têtes de liste se retrouveront le lundi 27 mai sur BFM-TV pour un nouveau débat, espérant une répartition plus équitable du temps de parole et une discussion approfondie des enjeux européens.