Élections législatives en Italie : qui est Giorgia Meloni, la leader d'extrême-droite ?
Giorgia Meloni, candidate d'extrême-droite et leader du parti politique Fratelli d'Italia, est en tête des intentions de votes aux élections législatives du 25 septembre.
Giorgia Meloni, co-fondatrice du parti d'extrême droite "Frères d'Italie", pourrait bien devenir la première femme à diriger le pays. Qui est-elle et que sait-on de sa politique ?
Une politique nataliste au cœur de son projet
Bien qu'elle ait affirmé sur la chaîne de télévision italienne, Rai 3, ne pas revenir sur le droit à l'avortement, Giorgia Meloni reste une farouche partisane de la famille traditionnelle et de la maternité.
La présidente du parti d'extrême droite a promis de limiter le recours à l'IVG lors de la campagne des législatives du 25 septembre.
Une vision traditionaliste de la famille qui plaît dans un pays tourmenté par le déclin de sa natalité. Meloni affirmait vouloir offrir aux femmes d'autres choix que celui de l'avortement : "Nous voulons juste qu'elles sachent qu'il y a d'autres options".
Ces prises de position ultra-conservatrices expliquent aussi son hostilité vis-à-vis de ce qu'elle appelle "lobby LGBT" et l'"idéologie de genre".
Un discours anti-immigration
Tout au long de sa campagne, la candidate d'extrême-droite parle d'économie, de patrie mais aussi et surtout d'immigration.
Un thème qui lui est cher, dans un pays qui accueille de nombreux réfugiés depuis la Méditerrannée. Depuis des mois, son discours anti-immigration inquiète autant qu'il séduit.
"Oui aux frontières sûres, non à l'immigration de masse", déclarait-elle au cours d'un discours devant les militants de Vox, le parti d'extrême droite espagnol, en juin 2022.
En matière d'immigration, elle dénonce, comme le rapport l'Obs, "l'islamisation" de l'Europe et se prononce pour la fermeture des ports afin de bloquer les navires d'ONG d'où débarquent des migrants.
Si son parti l'emporte, elle promet de faire passer "les Italiens d'abord" que ce soit sur des questions d'éducation, que sur l'emploi, la santé et le logement.
Elle est une ex-fan de Mussolini
Sa carrière politique a débuté au sein du "Mouvement social italien", un parti post-fasciste. La chaîne de télévision, Soir 3, l'avait suivie en 1996, alors militante pour l'Alliance nationale, parti d'extrême-droite dissout en 2009.
Élections en Italie: les bureaux de vote ouvrent leurs portes
Le reportage est ponctué par l'interview de Giorgia Meloni, qui, du haut de ses 19 ans, explique que "Mussoloni était un bon politicien pour l'Italie".
Une opinion qu'elle partage avec sa mère, également militant au sein du MSI puis de l'Alliance Nationale. Si, une trentaine d'années plus tard, Giorgia Meloni n'évoque plus aussi ouvertement son admiration pour l'ancien dictateur italien, elle ne semble guère s'éloigner de ses idées.
Des propos pas très tendres vis-à-vis de la France
Si aujourd'hui le ton s'est relativement apaisé, la présidente de Frères d'Italie a tenu des propos virulents à l'encontre de la France.
Comme le rappellent nos confrères du Point, elle accusait, en 2018, les Français d'être à l'origine des bombardements en Libye "parce que cela les gênait que l'Italie ait un rapport privilégié avec le secteur énergétique avec Kadhafi". Ou de dénoncer avec force l'année suivante, à la télévision, l'exploitation économique de l'Afrique par la France, photo d'un enfant burkinabé dans une mine d'or à l'appui.
Pour autant, elle a su rester discrète lors des élections présidentielles en France, l'an dernier. Elle n'a apporté son soutien ni à Marine le Pen, ni à Eric Zemmour.
Une ascension précoce
C'est dans la Garbatella, un quartier de Rome, que la jeune Giorgia Meloni fait ses premiers pas dans la politique. Depuis, sa carrière a bondi. En 2006, elle a 29 ans lorsqu'elle est élue députée dans le Latium lors des élections générales.
Deux ans après, elle rejoint le ministère de Silvio Berlusconi en tant que ministre de la Jeunesse et devient la plus jeune ministre de l'histoire du pays.
En 2012, elle co-fonde son parti politique actuel, "les Frères d'Italie", dont elle est la présidente depuis 2014.
Si la coalition des droites avec Berlusconi et Salvini semble assurée, quel sera l'avenir de Giorgia Meloni, dont le parti d'extrême-droite caracole en tête de toutes les enquêtes d'opinion ?
Elle pourrait devenir, ni plus ni moins que la première femme à gouverner l'Italie, selon LaDepeche.