Emmanuel Macron a déjeuné en tête-à-tête avec Nicolas Sarkozy début janvier
Le président de la République a reçu l'ancien chef de l'État à l'Élysée il y a deux semaines.
Il y a leurs rendez-vous officiels et publics, comme celui à venir sur les institutions. Et il y a leurs rencontres officieuses et discrètes, autrement plus nombreuses.
Selon nos informations, Emmanuel Macron a une nouvelle fois reçu Nicolas Sarkozy en tête-à-tête, pour un déjeuner à l'Élysée le jeudi 5 janvier dernier, le jour des obsèques du Pape émérite Benoît XVI.
Contactés par Le Figaro, les entourages des deux hommes se sont refusés à tout commentaire sur ce rendez-vous.
La rencontre n'avait toutefois pas vocation échanger des vœux de bonne année, mais à évoquer le climat actuel du pays.
Et pour cause, la rencontre s'est tenue au surlendemain de la présentation du projet de réforme des retraites de l'exécutif : un texte sur lequel la droite LR a fait savoir, par la voix de son nouveau patron Éric Ciotti, qu'elle voterait «pour».
À l'inverse, l'élu du Sud-Est vient d'annoncer, dans une interview au Figaro , qu'il «voterait contre» la loi immigration bientôt portée par le ministre ex-LR de l'Intérieur, Gérald Darmanin. Une fin de non-recevoir qui complique la fameuse «alliance» proposée par Emmanuel Macron à la droite cet automne, en réponse à la volonté exprimée par Nicolas Sarkozy de le voir passer «un accord» avec une partie des Républicains.
Formulées par médias interposés, ces mains tendues entre Nicolas Sarkozy et Emmanuel s'inscrivaient alors dans la droite ligne du soutien exprimé par le premier pour le second durant la dernière campagne présidentielle.
Une attitude qui a resserré le lien et renforcé les discussions entre eux, au point que l'actuel locataire de l'Élysée a appelé son prédécesseur pour le remercier... au grand dam d'une partie de la droite et de Valérie Pécresse, alors candidate LR.
«La politique n'est jamais une question de valeur absolue, mais toujours une question de valeur relative, explique depuis, en privé, Nicolas Sarkozy à ses interlocuteurs.
La seule solution à la présidentielle c'était lui, il n'y en avait pas d'autre». À certains élus qui le pressaient de questions sur la bonne stratégie à adopter, Nicolas Sarkozy s'est toujours montré très clair :
«Si au second tour, tu te dis que tu vas voter pour lui, il vaut mieux monter dans le train tout de suite pour essayer de le piloter et ne pas être la dernière roue du carrosse qui dit “entre Le Pen et Macron, je choisis Macron !”»
Cette position de Nicolas Sarkozy poursuit un objectif : que LR reste un parti de gouvernement, qu'Emmanuel Macron - qui a déjà attiré à lui une partie des électeurs de droite -, pioche parmi les élus LR pour les intégrer à son dispositif.
«Coincés entre Le Pen et Mélenchon, Les Républicains n'existent pas», juge Nicolas Sarkozy, quand il discute avec les élus.
«La stratégie, elle est évidente pour moi», insiste-t-il encore, en les encourageant à proposer un accord politique à Emmanuel Macron.
Et en réclamant d'Emmanuel Macron qu'il renonce à son «en même temps», et qu'il «franchisse le Rubicon» qui le sépare de la droite. Nous rapporte Le Figaro .