En Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara gracie des pro-Gbagbo
Le communiqué du Conseil national de sécurité a été lu, ce jeudi, par Fidèle Sarassoro, le directeur de cabinet du chef de l’État. Parmi les personnes concernées figurent également d’anciens proches de Guillaume Soro.
La décision n’a pas surpris les observateurs de la scène politique ivoirienne. Le 13 février dernier, au palais présidentiel, célébrant la victoire des Éléphants en finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), Alassane Ouattara avait annoncé de prochaines mesures destinées à renforcer la cohésion nationale, rapporte Jeune Afrique.
Une grâce, pas une amnistie
Le président « a informé le Conseil national de sécurité [CNS] de sa décision d’accorder la grâce présidentielle à des personnes civiles et militaires condamnées pour des infractions commises lors des crises post-électorales pour atteinte à la sûreté de l’État », a fait savoir Fidèle Sarassoro, le directeur de cabinet d’Alassane Ouattara et secrétaire exécutif du CNS. Le communiqué a été diffusé ce jeudi 22 février à l’issue du conseil de sécurité tenu au palais présidentiel, à Abidjan.
Le chef de l’État a opté pour une grâce et non une amnistie. Cinquante et une personnes sont concernées, selon la liste établie par les services de la justice ivoirienne que Jeune Afrique a pu consulter.
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Y figurent Bruno Dogbo Blé, l’ex-chef du Groupement de sécurité du président de la République (GSPR) sous Laurent Gbagbo, notamment condamné en avril 2017 à 18 ans de prison pour son implication dans l’affaire des « disparus du Novotel » ; Paulin Kate Gnatoa, un ancien officier cité dans l’assassinat du général Gueï, qui a servi comme adjoint à Dogbo Blé au GSPR ; et l’ex-commandant Jean-Baptiste Kate Kouame.
Depuis son retour en Côte d’Ivoire en 2021, Laurent Gbagbo, devenu opposant et désormais à la tête du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), réclamait la libération de ses partisans – civils ou militaires – emprisonnés dans le cadre de la crise post-électorale.
Souleymane Kamaraté
Cette grâce du chef de l’État est étendue à Souleymane Kamaraté, alias Soul to Soul, un partisan de Guillaume Soro, l’ancien président de l’Assemblée nationale condamné à vingt ans de prison pour atteinte à la sûreté nationale – il vit aujourd’hui en exil. Également graciée, Affoussiata Bamba Lamine, ancienne ministre et proche de Guillaume Soro.
Mercredi 21 février, Alassane Ouattara s’était entretenu avec les associations des victimes pour les préparer à son annonce. Un monument sera érigé à la mémoire des victimes des crises post-électorales de 2011 et 2020 en Côte d’Ivoire.