Entre l'angoisse et la résilience : le quotidien des parents de soldats israéliens durant la guerre à Gaza
Des parents de soldats israéliens vivent entre l'angoisse et la défiance face à la guerre à Gaza.
Sharon et David, résidant dans le nord d'Israël, accueillent l'AFP alors que leur fils de 22 ans retourne au front dans le sud de Gaza. Comme beaucoup d'autres parents, ils tentent de surmonter leur anxiété en se réunissant régulièrement avec des amis dans une tentative de soutien mutuel.
Depuis le début des attaques le 7 octobre, des centaines de milliers de soldats et réservistes ont été mobilisés en réponse aux attaques du Hamas palestinien dans le sud d'Israël. Pour Sharon et David, dont le fils Yonatan effectue son service militaire obligatoire, chaque moment de répit est marqué par l'angoisse. Chaque retour à la connexion téléphonique après le shabbat est un moment d'appréhension, redoutant les nouvelles du front.
Malgré leur inquiétude constante, le couple trouve du réconfort en invitant des amis dans leur maison, où des rituels comme le toast "Lehaïm" sont partagés, accompagnés de moments de rire mais aussi de solennité. Pour Sharon, l'attaque du 7 octobre est une tragédie comparable au 11 septembre, marquant des événements qu'elle considère parmi les pires actes de violence contre des innocents.
Cependant, tous les parents ne partagent pas la même conviction quant à la justesse de cette guerre. Certains, comme Julie, expriment un sentiment d'enfermement après huit mois de conflit. Le 7 juin, une manifestation devant le domicile du ministre de la Défense a vu des parents de soldats demander la fin des hostilités, soulignant les sacrifices et les pertes humaines considérables subis par l'armée israélienne.
Cette guerre contre le Hamas, au pouvoir à Gaza, a coûté la vie à des centaines de soldats israéliens depuis le début de l'opération terrestre en octobre. Pour Ruth, le but premier devrait être de ramener les otages et les soldats à la maison plutôt que de viser la destruction du Hamas, un mouvement qu'elle estime impossible à éradiquer en tant qu'idéologie.
Dans ce contexte, les drapeaux israéliens sont omniprésents lors des rassemblements de soutien, témoignant du patriotisme intense parmi les familles touchées par le conflit.
Pour ces parents, chaque jour est un mélange de peur et d'espoir, alors qu'ils attendent nerveusement des nouvelles de leurs fils engagés dans un conflit aux enjeux à la fois personnels et nationaux.