Entre les Antilles et le chlordécone, une ultratoxicité sous l'œil du microscope
Le chlordécone a laissé des stigmates dans la population antillaise
Au plus fort de la crise qui secoue la Guadeloupe et la Martinique depuis fin novembre, cet insecticide hautement toxique pour l'homme et l'environnement a été régulièrement évoqué pour justifier la contestation sociale, voire ses violences.
D'anciens ouvriers agricoles, qui y ont été exposé durant des années dans les bananeraies, estiment que le chlordécone est responsable de plusieurs pathologies, dont des cancers et des maladies neurologiques.
Ce pesticide fait aujourd'hui l'objet de plusieurs recherches scientifiques visant à en savoir plus sur ses effets sur la santé et sur l'environnement.
Le chlordécone est utilisé pour la première fois dans les bananeraies en Guadeloupe et en Martinique contre un insecte, le charançon du bananier, en 1972. Interdite en 1976 aux États-Unis, la substance a été classée cancérigène possible pour les humains par l'Organisation mondiale de la santé dès 1979.
La France l'a interdite à son tour en 1990. Pourtant, une dérogation ministérielle a permis de continuer ses épandages jusqu'en 1993 aux Antilles.