Espionnage : la société israélienne NSO Group révolutionne l’espionnage par le Projet Pegasus
L’entreprise israélienne NSO s’est imposée en dix ans comme le leader de la surveillance téléphonique. Les scandales de violation des droits de l’homme qui éclatent depuis plusieurs années ne freinent pas son ascension, selon Le Monde.
Vu de l’extérieur, le téléphone semble parfaitement normal. Les notifications éclairent l’écran, tandis que les échanges s’empilent dans les applications de messagerie. Les appels sont parfaitement audibles, la navigation sur Internet est fluide et l’appareil photo fonctionne. Rien ne permet de deviner qu’un logiciel espion ultrasophistiqué est en train, subrepticement, de s’introduire dans le téléphone pour en prendre le contrôle.
Cette discrétion est le principal avantage d’une arme numérique d’un nouveau genre, un logiciel espion nommé Pegasus.
Le consortium de journalistes Forbidden Stories et Amnesty International ont pu consulter plus de 50 000 numéros de téléphone sélectionnés comme des cibles potentielles de ce programme malveillant, pour le compte de plusieurs Etats, et l’ont partagé à seize médias, dont Le Monde.
Parmi ces cibles, ce ne sont pas les membres de groupes terroristes ou d’organisations criminelles qui dominent, mais des avocats, des journalistes, des activistes, sans compter des chefs d’Etat, des diplomates et des hauts responsables de services de renseignement, issus de cinquante pays.
NSO, c’est avant tout l’histoire de « N », de « S », et de « O », pour Niv Carmi, Shalev Hulio et Omri Lavie, ses trois cofondateurs. Lorsqu’ils créent l’entreprise, en 2009, ils sont bien loin de la surveillance numérique. Leur start-up développe une technologie capable de reconnaître des objets dans une vidéo et de proposer au spectateur un lien pour les acheter.