France: manifestation pour la libération d'ex-membres d'ETA
Un millier de personnes, selon les organisateurs, ont manifesté samedi à Bayonne (France) en faveur de la libération de deux détenus basques, ex-membres d'ETA, incarcérés depuis 32 ans, a rapporté l'AFP.
Ils ont brandi la menace d'"un blocage de tout le Pays basque cet été" s'ils n'étaient pas libérés.
Derrière une large banderole "Libérez Ion et Jakes", les manifestants ont arpenté les petites rues du centre de cette ville du sud-ouest, en scandant "euskal presoak etxera" (les prisonniers basques à la maison, en basque). Parmi eux, des candidats aux élections législatives et des élus locaux.
Ion Parot et Jakes Esnal, tous deux septuagénaires, ont été arrêtés et incarcérés en 1990, puis condamnés en 1997 à la réclusion criminelle à perpétuité aux côtés d'autres membres du "commando itinérant" d'ETA, notamment responsable de l'attentat à la garnison de Saragosse en 1987 (11 morts).
Pour leurs soutiens, comme Jean-François Mignard, porte-parole de la Ligue des droits de l'homme, les deux hommes "croupissent en prison alors qu'une application juste du droit français devrait les voir enfin libérés".
Concernant Jakes Esnal, détenu sur l'Ile de Ré (ouest), une décision de la cour d'appel de paris est attendue le 21 juillet. Ion Parot a, lui aussi, fait une nouvelle demande de libération - la sixième -, examinée le 13 mai dernier.
Le parquet national antiterroriste s'y est opposé et la décision est attendue mercredi.
Mettant en garde "la justice et le gouvernement français", Jean-Daniel Elichiry, représentant des Artisans de la paix, mouvement organisateur de la manifestation, a brandi la menace d'"un blocage de tout le Pays basque cet été", s'ils n'étaient pas libérés.
En 2020, un autre membre du même commando, Frédéric "Xistor" Haramboure a, lui, bénéficié d'un placement sous bracelet électronique, après trente ans de prison.