Etude : Pourquoi faut-il se méfier des suppléments d’huile de poisson ?
Une nouvelle surprise a été dévoilée récemment sur l’huile de poisson…
Contrairement aux idées reçues, l’huile de poisson n’aurait pas que des bienfaits pour la santé, et plus particulièrement pour la santé cardiovasculaire. Une nouvelle étude révèle même que le recours régulier à des compléments d’huile de poisson pourrait accroître le risque de maladies cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux. Voici dans quels cas il est nécessaire (ou non) d’en consommer.
Les plus anciens le savent – et en gardent de mauvais souvenirs : l’huile de foie de morue était considérée jadis comme un supplément nutritionnel de référence que l’on donnait aux écoliers pour les rendre plus forts, et ce dès l’heure du petit-déjeuner. Plusieurs décennies plus tard, les bienfaits de l’huile de poisson sont toujours d’actualité. Notamment riche en acides gras oméga-3, elle permettrait de protéger le cœur, de réduire le mauvais cholestérol, voire de prévenir certains troubles cognitifs. Des avantages mis en lumière par de nombreuses recherches scientifiques, qu’il faudrait toutefois aujourd’hui nuancer. Et pour cause, une équipe de chercheurs vient de révéler que les compléments à base d’huile de poisson n’étaient pas toujours bénéfiques pour la santé, selon l’AFP.
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Une vérité scientifique tout dépends en réalité de votre santé au moment de la prise de ces compléments. Basés sur les données de 415.737 participants âgés de 40 à 69 ans, et issus de l’étude UK Biobank, ces travaux révèlent que la consommation régulière de ce type de compléments pourrait en réalité augmenter le risque de maladies cardiaques et d’accident vasculaire cérébral chez les personnes en bonne santé cardiovasculaire. Un constat important, qui n’empêche pas les auteurs de l’étude de préciser que ces mêmes compléments pourraient en revanche ralentir la progression de certaines maladies cardiovasculaires chez les personnes concernées, voire réduire le risque de décès.
Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs ont analysé la consommation habituelle de poissons gras et non gras, mais aussi de compléments alimentaires à base d’huile de poisson des participants. Ils ont également évalué de potentielles associations entre cette supplémentation et de nouveaux cas de fibrillation auriculaire, de crise cardiaque, d’accident vasculaire cérébral, d’insuffisance cardiaque, et de décès toutes causes confondues chez des personnes ne souffrant d’aucune maladie cardiovasculaire connue. Puis, ils ont tenté de déterminer si cette supplémentation pouvait dégrader – ou non – la santé cardiaque des participants qui ont été suivis pendant une période de douze ans en moyenne.
Des bienfaits mais pas pour tous
Publiées dans la revue BMJ Medicine, ces recherches montrent que les compléments à base d’huile de poisson n’impactent pas les personnes de la même façon selon qu’elles sont – ou non – en bonne santé cardiovasculaire. Autrement dit, le recours régulier à ce type de supplémentation n’a pas eu le même impact sur la santé cardiovasculaire et la progression des maladies cardiovasculaires chez l’ensemble des participants. Dans le détail, les chercheurs ont établi un lien entre la prise régulière de compléments à base d’huile de poisson et un risque accru de souffrir d’une fibrillation auriculaire (+13%) ou d’être victime d’un accident vasculaire cérébral (+5%) chez les personnes en bonne santé cardiovasculaire au début de l’étude.
Mais ils ont constaté dans le même temps que cette même supplémentation permettait de réduire de 15% le risque de passer d’une fibrillation auriculaire à une crise cardiaque, et de 9% le risque de passer d’une insuffisance cardiaque au décès chez les personnes souffrant de maladies cardiovasculaires au début de la période de suivi. Cela signifierait, comme le précisent les scientifiques, que les compléments à base d’huile de poisson seraient bénéfiques pour ralentir la progression des maladies cardiovasculaires chez les personnes exposées. Notons toutefois que certains facteurs, comme le sexe, l’âge, le tabagisme, ou encore la consommation de poissons non gras, ont sensiblement modifié ces observations.
"L’utilisation régulière de suppléments d’huile de poisson pourrait jouer différents rôles dans la progression des maladies cardiovasculaires. D’autres études sont nécessaires pour déterminer les mécanismes précis du développement et du pronostic des maladies cardiovasculaires en cas de consommation régulière de compléments alimentaires à base d’huile de poisson", font savoir les auteurs de ces travaux dans un communiqué.
Cette nouvelle étude a corrigé en fait plusieurs idées reçues sur l’huile de poisson et sur son influence positive sur la santé cardiaque.