INFOGRAPHIE - Comment expliquer l'actuelle faiblesse de l'euro ?
La faiblesse de la monnaie unique a commencé en 2008 avec la crise financière qui s'est transformée, dans l'Union européenne, en crise de la dette de la zone euro.
Cette crise a pénalisé la monnaie unique car elle a mis des doutes sur la stabilité de la zone et la pérennité de l'euro. Grâce à la politique monétaire conduite par la Banque centrale européenne (BCE) et les efforts budgétaires des États membres, l'euro a pu être stabilisé.
L'affaiblissement récent de l'euro, quant à lui, a des raisons plus diverses :
la sortie de crise liée au coronavirus ;
l'inflation ;
la guerre en Ukraine ;
la crise énergétique, notamment gazière ;
la fonction de valeur de refuge du dollar ;
le différentiel de taux en défaveur de l'euro.
En automne 2021, la crise sanitaire reprend en Europe et pèse sur les perspectives de croissance. L'inflation, qui progresse depuis 2021, s'accélère en 2022, d'abord à cause de problèmes d'approvisionnement liés à la crise sanitaire et la fermeture de sites de production en Chine, puis encore plus nettement à cause de l'opération militaire russe en Ukraine.
Cette dernière fait non seulement flamber les prix des matières premières, mais fait surtout planer le risque d'une crise énergétique sur l'Europe avec le spectre d'une rupture de l'approvisionnement de gaz venant de Russie.
L'ensemble de ces facteurs, auxquels on peut ajouter les sanctions prises par les pays européens à l'encontre de la Russie, pèsent sur la confiance et freinent la croissance en zone euro. L'euro est alors moins recherché sur le marché monétaire.
À ces facteurs conjoncturels et géopolitiques s'ajoutent des facteurs monétaires. Le dollar est une traditionnelle valeur de refuge en temps de crise.
L'attractivité du billet vert est renforcée par le différentiel de taux en défaveur de l'euro : la Banque centrale américaine (la Fed), pour lutter contre l'inflation, a commencé en mai 2022 un cycle assez vigoureux de hausses des taux directeurs, la Banque centrale européenne, quant à elle, est encore au début de ce mouvement.
Le 21 juillet, elle a annoncé une hausse de 50 points de base des trois taux directeurs. Les taux d’intérêt des opérations principales de refinancement, de la facilité de prêt marginal et de la facilité de dépôt passent à respectivement 0,50%, 0,75% et 0,00% à compter du 27 juillet 2022. Aux États-Unis, ces taux évoluent entre 1,50% et 1,75%.