Europe : Bruxelles menace de priver la Hongrie de 7,5 milliards d’euros de financements
La Hongrie se démène pour tenter d’échapper au couperet, alors que le pays affronte une inflation galopante et la chute du forint, la monnaie nationale rapporte Le Parisien .
Bruxelles maintient la pression financière sur Budapest. La Commission européenne a menacé ce dimanche de priver la Hongrie de 7,5 milliards d’euros de financements européens, en raison des risques liés à la corruption dans ce pays. Les Vingt-sept accordent toutefois quelques semaines de délai à Budapest pour mener des réformes.
« Les mesures proposées (par la Hongrie) pour remédier à la situation sont en principe de nature à répondre aux problèmes identifiés, si elles sont correctement traduites dans des lois et mises en œuvre en conséquence », a estimé le commissaire européen au Budget Johannes Hahn.
La Commission européenne a déclenché en avril à l’encontre de la Hongrie une procédure jamais utilisée jusque-là, qui peut conduire à suspendre des financements européens dont l’utilisation est menacée par des atteintes aux principes d’État de droit.
Pour la Hongrie de Viktor Orban, la Commission cite notamment des « irrégularités » et « carences » dans les procédures de passation de marchés publics : la proportion « anormalement » élevée de candidatures uniques pour ces contrats, le manque de contrôle des conflits d’intérêts et de poursuites judiciaires en cas de soupçons de fraude.
L’exécutif européen suggère donc au Conseil, institution représentant les États membres à qui revient la décision finale, de suspendre 65 % des fonds de trois programmes liés à la politique de cohésion, ce qui représente 7,5 milliards d’euros.
Une porte de sortie reste néanmoins ouverte. La Commission recommande au Conseil de se laisser jusqu’à trois mois pour évaluer la mise en œuvre des 17 mesures clés auxquelles la Hongrie s’est engagée pour répondre aux préoccupations.
« Il est juste de se donner un peu de temps afin de pouvoir réellement voir les résultats concrets » de ces réformes, a déclaré Johannes Hahn, estimant qu’elles pourraient « changer la donne ». La Commission réévaluera la situation le 19 novembre.
« Nous avançons dans la bonne direction. Nous continuons le travail (…) pour que le peuple hongrois reçoive les ressources auxquelles il a droit ! », a réagi la ministre hongroise de la Justice, Judit Varga, qui a effectué ces derniers jours une tournée de plusieurs capitales européennes pour plaider la cause de son pays.
Budapest se démène pour tenter d’échapper au couperet, mais aussi pour convaincre Bruxelles de débloquer son plan de relance post-Covid (5,8 milliards d’euros de subventions), alors que le pays affronte une inflation galopante et la chute du forint, la monnaie nationale.
La Hongrie est le seul pays de l’UE dont le plan n’a toujours pas reçu le feu vert de la Commission européenne, pour les mêmes raisons liées au respect de l’État de droit.Selon Le Parisien .