Face au voisin russe, la neutralité de la Finlande à l’épreuve de la guerre en Ukraine
C’est un basculement historique de l’opinion publique finlandaise. Selon un sondage publié cette semaine, 62 % de la population se dit favorable à rejoindre l’Otan.
Il y a deux semaines, une autre enquête avait pour la première fois donné une majorité absolue (53 %) à cette adhésion à l’alliance militaire occidentale, soit un bond de près de 25 points, après l’attaque russe contre l’Ukraine.
Au sein de la classe politique, le débat est ouvert et la question de la sacro-sainte neutralité finlandaise apparaît de plus en plus secondaire dans le contexte sécuritaire actuel. Dès le début de l’attaque menée par Vladimir Poutine, la Première ministre Sanna Marin avait annoncé qu’elle allait fournir des armes à l’Ukraine, du jamais vu pour ce pays nordique, militairement non aligné mais membre de l’Union européenne.
Le président Sauli Niinistö a toutefois récemment appelé ses concitoyens à garder "la tête froide" sur la question. "Il y a une émotion au sein de l’opinion publique dans un pays qui est gouverné ces derniers temps par deux partis atlantistes, à savoir la coalition nationale et les sociaux-démocrates, explique Maurice Carrez, professeur à Sciences Po Strasbourg, joint par France 24. "Mais le président finlandais a bien rappelé qu’il fallait éviter d’agir sous le coup de l’émotion", ajoute le directeur de la revue d’Histoire nordique, rapporte France 24.